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Valérie Pécresse, Eric Zemour… Certains candidats prônent le report de l’âge légal de départ à la retraite, pour maintenir le système à l’équilibre. Pourtant, selon différentes études envoyées au Conseil d’orientation des retraites (COR), une telle mesure pourrait entraîner d’autres grosses dépenses.

64, voire 65 ans et plus…  Différents candidats à la présidentielle envisagent de  repousser l’âge légal de départ à la retraite.  Ce point controversé faisait d’ailleurs partie des mesures phares de la  réforme des retraites  voulu par le gouvernement actuel, mais avortée en raison de la crise sanitaire. Le projet n’est pas pour autant abandonné.

Selon différentes experts, le recul de l’âge au-delà de 62 ans (âge pivot actuel), est inévitable, pour maintenir le système de retraite par répartition à l’équilibre. Or, si ce procédé engendre des économies sur les retraites, il entraîne aussi des  dépenses supplémentaires de chômage et d’invalidité, comme nous l’expliquions dans un précédent article. Quant au surplus d’impôts et cotisation espéré par Bercy, il est contesté par divers économistes, d’après différents documents étudiés par le Conseil d’orientation des retraites (COR).

Report de l’âge de départ à la retraite : des coûts cachés et des gains incertains

La Dress et la Dares présagent un important "effet d’éviction" vers d’autres prestations sociales : chômage, invalidité, handicap, arrêts maladie… La facture aurait pu atteindre près de 5 milliards d’euros en 2019, si l’âge légal avait été reporté à 64 ans au lieu de 62. C’est plus du tiers des économies espérées par la direction du Trésor, qui évalue ces "transferts induits" à 0,2 point de PIB (produit intérieur brut), alors que le "solde des retraites" est censé s’améliorer de 0,5 point de PIB au terme d’une "montée en charge" étalée sur 10 ans (au rythme d’un trimestre par an), rapporte  Mieux vivre votre argent.

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), reporter l’âge pivot conduirait à "une hausse progressive du chômage" qui freinerait ainsi : les cotisations salariales tant espérées par Bercy, la consommation des ménages et donc recettes. Le gain se réduirait alors à seulement 0,1 point de PIB.

Pour "redresser les comptes", "l’amélioration maximale" passerait donc forcément par une augmentation de la CSG ou des cotisations salariales ou bien par une diminution des pensions, alertent les économistes.

Vidéo du jour

Quels sont alors les candidats à la présidentielle qui pourraient revoir leur programme sur les retraites ? Le point dans notre diaporama ci-dessous.

Emmanuel Macron (LREM)

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Emmanuel Macron (LREM)

Si l’actuel chef de l’État n'a pas encore déclaré officiellement sa candidature à l'élection présidentielle de 2022, il a d’ores et déjà indiqué sa volonté de "simplifier nos règles, vers une sortie des régimes spéciaux" au cours d’une allocution télévisuelle en décembre dernier sur TF1. Sur les 42 régimes spéciaux actuels, Emmanuel Macron entend n’en conserver que "trois grands régimes" :

- un pour les fonctionnaires

- un pour les salariés du privé 

- un pour les indépendants

Quant à l'âge de départ à la retraite, il avait déclaré qu'il y avait "un problème de financement, il est donc clair qu'il faudra travailler plus longtemps".  Pour rappel, la réforme des retraites lancée au cours de son mandat a été interrompue en raison de la crise sanitaire.

Valérie Pécresse (Les Républicains)

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Valérie Pécresse (Les Républicains)

Valérie Pécresse propose de repousser progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans (contre 62 ans aujourd'hui) d'ici 2030. Elle entend également revaloriser le minimum contributif au niveau du Smic net (soit 1 230 euros aujourd'hui) pour les personnes ayant cotisé toute leur vie. 

Éric Zemmour (Reconquête)

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Éric Zemmour (Reconquête)

Le candidat de Reconquête entend reporter l’âge de départ à la retraite à 64 ans, afin, selon lui, de réaliser "20 milliards d’économie". Pour les actifs ayant commencé tôt, ou ayant des métiers difficiles, l'âge de départ pourra être modulé. Cela afin "de pérenniser le système de répartition, qui est en grand danger, car il y a de moins en moins de cotisants et de plus en plus de retraités", a-t-il déclaré au micro de BFMTV.

Jean Lassale (Résistons)

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Jean Lassale (Résistons)

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