Peut-on encore partir à la retraite progressive à l'approche de la réforme des retraites ?Istock
L'emploi des seniors en fin de carrière et la pénibilité au travail est un gros chapitre de la réforme des retraites. Pourtant, rien n'est encore acté.
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Une synthèse de la réforme des retraites a été présentée dernièrement et visiblement le gouvernement avance à pas feutrés. "Il n’y a rien pour le moment, le gouvernement ne se dévoile pas", souffle un syndicaliste cité par Capital. Voici cependant les principaux retours sur les premiers cycles de discussion.

Les organisations patronales ont demandé des exonérations de cotisations sociales ou des aides à l’embauche pour inciter les entreprises à recruter des seniors. Mais cette mesure n’est pas soutenue par les syndicats. L’idée d’une sanction en cas de licenciement a aussi été avancée.

Mais aucune de ces réformes n’a l’aval du gouvernement, car ces pistes "doivent encore être instruites afin de garantir la stabilité du marché du travail et ne pas fragiliser le financement de la Sécurité sociale".

Quel âge pour la mise d'office à la retraite ?

En revanche, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, s’est montré favorable à la mutualisation entre les entreprises du coût de la prise en charge des maladies professionnelles ou inaptitudes.

Quant à l’âge de la mise d’office à la retraite, il pourrait être raccourci à 67 ans. Il est de 70 ans aujourd’hui, c’est-à-dire qu’un employeur peut mettre d’office à la retraite un salarié dépassant cet âge.

Une mesure en faveur des seniors demandeurs d’emploi est aussi à l’étude : maintenir une partie des indemnités chômage d’un senior qui accepte un emploi moins bien rémunéré. Mais là aussi, le gouvernement ne semble pas favorable à cette réforme.

Un index senior dans les tuyaux ?

Cette proposition du ministère du Travail est calquée sur le modèle qui existe déjà pour l’égalité hommes-femmes. Il y aurait, dans l’entreprise, un taux minimal de seniors à tenir comme embauchés, mais plusieurs organisations syndicales et patronales, Medef en tête, ont émis des réserves sur cette réforme.

Dans son document de synthèse, cité par Capital, le gouvernement note que "cet outil ne saurait être construit de manière uniforme et devrait devenir un objet de dialogue social, secteur d’activité par secteur d’activité". La retraite progressive pourrait-elle être une solution ?

La retraite progressive en discussion

Ce dispositif permet de réduire son activité salariée en commençant à percevoir une partie de sa pension retraite. Il est encore mal connu. Ce que confirme le gouvernement : cet outil doit "être mieux connu et plus facilement mobilisé".

Les partenaires sociaux voudraient mieux utiliser la retraite progressive, le gouvernement semble vouloir freiner : "La retraite progressive, c'est une fausse bonne idée que l’on traîne depuis longtemps", regrette auprès de Capital Bruno Chrétien, président de l’institut de la Protection sociale.

"Dans la vraie vie, personne n’adhère à ce dispositif : les entreprises qui craignent qu’en retraite progressive, le salarié décroche, et les salariés, qui veulent prendre date de leurs droits retraite à un moment donné, ce qui explique qu’ils privilégient plutôt le cumul emploi-retraite", conclut-il auprès de nos confrères.