Le nouveau Premier ministre veut aller vite et remet dès à présent la question des retraites sur la table. Il souhaite "reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux".
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En pause, mais pas sur stop. Le nouveau Premier ministre Jean Castex, qui a remplacé Edouard Philippe vendredi 3 juillet, veut agir vite et sans "consensus mou". C’est en tout cas ce qu’il a longuement expliqué lors d'une interview au Journal du dimanche dans l’édition du 5 juillet, rappelant que "des décisions essentielles sont sur la table". La crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19 a mis sur pause toutes les mesures en cours au gouvernement et à l’Assemblée nationale. Les choses ne pouvant pas durer éternellement, le nouveau locataire de Matignon a bien l’intention de relancer la machine des réformes voulues par Emmanuel Macron. L’une d’elle n’attend plus : la réforme des retraites.

Réforme des retraites : Jean Castex veut aller vite

Plan phare du quinquennat du président, il a été vivement critiqué par les syndicats, les salariés, les fonctionnaires. La réforme, décalée à cause de la pandémie, est loin d’être oubliée : "Le plan de relance doit être finalisé. A quoi s’ajoutent les réformes qui étaient dans les tuyaux sur les retraites et l’assurance chômage", a expliqué Jean Castex au Journal du dimanche. "Tous ce sujets sont directement impactés par la crise, ce qui nécessite de les reprendre dans un cadre concerté et avec une cohérence d’ensemble", a-t-il conclu.

Jean Castex compte donc reprendre tout de suite le dossier brûlant du gouvernement et le régler assez vite, déclarant : "La crise a aggravé fortement le déficit de nos régimes de retraite. Je souhaite reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux, c’est indispensable. Arriverons-nous à régler ces dossiers à court terme ? C’est mon souhait". Emmanuel Macron a assuré que la réforme des retraites serait bien appliquée, mais sous quelle forme ?

Réforme des retraites : "Un compromis"

Après la crise sanitaire traversée par le pays, le gouvernement pourrait revoir sa copie. Si Jean Castex veut aller vite, il pourrait se heurter à la colère des syndicats et des Français. Lors d’une interview donnée à la presse régionale, Emmanuel Macron a affirmé que "cette réforme ne peut pas être reprise de manière inchangée à la sortie de crise, mais la question du nombre d’années pendant lesquelles nous cotisons demeure posée". Le financement des régimes est au cœur des débats entre l’exécutif et les syndicats et la question de l’âge pivot n’a toujours pas été tranchée… De son côté, le nouveau Premier ministre assuré au JDD que, "a minima, nous devrons nous fixer un nouvel agenda social". Il a également espéré "un compromis, qui n’est pas une compromission". Pourtant, les syndicats n’ont pas l’air de vouloir discuter pour le moment.

Réforme des retraites : "Appuyer sur pause pendant quelques mois"

Après l’interview d’Emmanuel Macron, c’est celle de Jean Castex qui a surpris les partenaires sociaux. Interrogé par Le Parisien, Yves Veyrier de Force Ouvrière estime que "ce n’est pas du tout le moment, l’urgence c’est l’emploi". "Je refuse de donner au futur gouvernement tous les paramètres du système de retraites alors qu’il veut aller à l’économie. Ensuite, le système par points ne sera pas plus juste pour les précaires", ajoute-t-il auprès du quotidien francilien. Samedi, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait demandé à "appuyer sur pause pendant quelques mois". En reprenant à bras le corps la patate chaude du gouvernement, Jean Castex va très vite devoir jongler entre les uns et les autres.