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Avant d'être élu, Emmanuel Macron promettait une refonte partielle ou totale d'un certain nombre de chantiers essentiels pour les Français. Toutefois, après un peu moins de deux ans au pouvoir, certains dossiers semblent être devenus explosifs…
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Les obstacles sur lesquels Emmanuel Macron pourrait trébucher : la réforme des retraites

C’est peut-être le chantier le dangereux de tous. Pour mener à bien la refonte du système français des retraites, Emmanuel Macron a désigné Jean-Paul Delevoye comme Haut-commissaire à la réforme.Sur le papier, le président de la République a dit vouloir "mettre en place un système universel de retraite par répartition". Mais depuis le lancement des consultations sur le sujet et le début des discussions, la présentation du projet de loi a été maintes fois reportée. "Mettre le dossier retraite en retraite, c’est une manière de le protéger", expliquait d’ailleurs un des négociateurs syndicaux durant la crise des "gilets jaunes", en décembre dernier. A l’époque, d’après Europe 1, le gouvernement souhaitait "éviter de jeter de l’huile sur le feu".

Plus récemment, alors que débutaient les débats sur la réforme des régimes spéciaux avec les partenaires sociaux, la CTFC a mis en garde contre le risque de "mettre à feu le pays", si l’exécutif ne trouve pas les réponses aux attentes des principaux concernés, rappelle Le Parisien.

"La retraite constitue indéniablement un sujet sensible en France, notamment parce qu’il y coexiste une vraie sensibilité – qui vise à préserver un horizon entre la fin d’activité et la fin de l’autonomie – et l’idée qu’il faudra bien réformer le système des retraites. Mécaniquement, c’est un sujet qui a effrayé de nombreux gouvernements avant celui d’Emmanuel Macron", souligne pour sa part Emmanuel Rivière, directeur général France de Kantar Public, dans les colonnes de Planet.

Les obstacles sur lesquels Emmanuel Macron pourrait trébucher : la réforme de l’assurance chômage

Faute d’accord entre les représentants des travailleurs et ceux du patronat, le gouvernement a récemment décidé de reprendre la main au sujet de la réforme de l’assurance chômage rappelle Le Figaro. Les négociations se soldées, précise le journal marqué à droite, par un "cuisant échec".

Dans l’idée, Emmanuel Macron entend limiter le recours systématique aux contrats courts par les employeurs, mais aussi réviser à la baisse les règles d’indemnisation des chômeurs. But de la manœuvre ? Les inciter à retrouver un emploi et, surtout, faire entre 3 et 3,9 milliards euros d’économies sur trois ans, précise le quotidien.

Toutefois, comme l’indique Marianne  la violente crise sociale et politique qui secoue encore le pays pourrait rendre cette réforme difficile à mener. "Cet entêtement serait perçu comme une injustice supplémentaire", avance l’hebdomadaire. "La vague de contestation qui a saisi le pays invite à prendre plus de temps pour prendre les bonnes décisions en matière d’assurance-chômage", confirme l’U2P, un syndicat d’entreprises, dans un de ses communiqués.

Les obstacles sur lesquels Emmanuel Macron pourrait trébucher : la réforme de la fonction publique

C’est Le Figaro qui appelle à la vigilance sur ce dossier : de plus en plus de fonctionnaires seraient irrités par le gel du point d’indice ainsi que par les baisses annoncées d’effectifs, explique le journal.

Début février, le gouvernement présentait le projet de loi visant à transformer la fonction publique. L’exécutif entend le faire adopter d’ici juin, rappelle 20 minutes. "Nous voulons bâtir la fonction publique du 21ème siècle", a déclaré le secrétaire d’Etat auprès de Gérald Darmanin Olivier Dusspot. "Nous ne voulons pas couper dans les effectifs, nous allons procéder à une réorganisation et en tirer les conséquences", poursuit-il.

Pour autant, malgré le flou entretenu sur la suppression de 120 000 postes promise dans le programme d’Emmanuel Macron, les syndicats sont nombreux à monter au front. La CGT dénonce une "casse des services publics" et plus d’un évoquent l’absence totale de concertation. Dans les colonnes de RTL, l’UNSA évoque même une "caricature du monologue social".

C’est pourquoi l’intégralité des syndicats, exception faite de la CFDT, a décidé de boycotter le conseil commun de la fonction publique, qui doit se tenir ce mercredi 6 mars. Cependant, en dépit de toutes les protestations portées par les organisations la fronde ne prend que peu, souligne Le Figaro, qui pointe plutôt du doigt les fonctionnaires de terrain.

Les obstacles sur lesquels Emmanuel Macron pourrait trébucher : la réforme du système sanitaire français

A défaut de susciter une franche opposition, le projet de loi santé porte sur un sujet auxquels les Français sont particulièrement sensibles, explique encore une fois Le Figaro. Il doit être examiné par l’Assemblée en mars, après avoir été présenté en Conseil des ministres dans la première moitié de février.

Concrètement, ce projet de loi prévoit plusieurs éléments importants comme la fin du numerus clausus, la création du métier d’assistant médical ou la revue de la carte hospitalière.

Problème ? La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, pourrait quitter l’avenue de Ségur en vue de prendre la tête de la liste LREM pour les prochaines élections européennes. Or, comme le rappelle Le Figaro, malgré les nombreux dossiers qu’elle doit mener à terme, l’ancienne professeure des universités ne pourrait plus s’occuper du projet de loi santé en cas de candidature en vue de rejoindre le parlement Bruxellois…