Retraite complémentaire : pourquoi la revalorisation de novembre pourrait être moins élevée que prévue IllustrationIstock
Les points flous s'accumulent autour de la revalorisation annuelle des pensions Agirc-Arrco. Si elle devait, au minimum, évoluer comme l'inflation jusqu'en 2022, la crise économique pourrait tout changer.
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Les incertitudes s’amoncellent pour les 12,8 millions de retraités affiliés au régime de retraite complémentaire du secteur privé : la revalorisation de votre pension va-t-elle être complètement annulée ou moins conséquente qu’annoncée ? En principe, le taux d’augmentation doit permettre de compenser l’inflation, rappelle Le Monde.

En effet, c’est ce qu’il résultait des négociations effectuées début 2019 entre les partenaires sociaux, qui copilotent l’Agirc-Arrco. Selon leur décision, les pensions de ce régime doivent évoluer chaque année au moins autant que l’inflation, jusqu’en 2022.

Or, si en 2019, les pensions de la retraite complémentaire ont grimpé de 1%, ce meilleur taux de la décennie pourrait ne pas être égalé cette année.

Pensions Agirc-Arrco : vont-elles suivre l’inflation en novembre 2020 ?

De combien évoluera la retraite complémentaire le 1ᵉʳ novembre prochain ? D’après le quotidien, la crise liée au Covid-19 pourrait compromettre son taux de revalorisation. D’ailleurs, un point glissé dans le rapport d’activité 2019 de la caisse de retraite complémentaire le laisse présager : "La crise sanitaire liée au coronavirus, qui a eu pour conséquence un spectaculaire ralentissement de l’activité économique, est susceptible d’entraîner des modifications de ces dispositions." Si, selon l’Argirc-Arrco, cette phrase "ne présage aucunement d’une décision future" des partenaires sociaux, deux autres inconnues planent sur la revalorisation annuelle des pensions.

Quelles sont-elles ?

Revalorisation pension Argirc-Arrco : taux d’inflation encore inconnu

L’Insee n’a, pour l’heure, pas encore dévoilé sa prévision d’inflation hors tabac pour l’année en cours, du fait du contexte sanitaire et économique. Ce chiffre, servant de base à la revalorisation annuelle décidée par l’Agirc-Arrco et, habituellement, communiqué dans sa note de conjoncture du mois de juin. L’institut ne serait actuellement pas en mesure d’indiquer la date de publication de ce fameux taux.

S’il l’est avant l’échéance de novembre, il pourra toutefois, selon l’accord de 2019, être revu par les administrateurs de l’Agirc-Arrco (rattrapage à la hausse jusqu’à 0,2 point ou à la baisse), pour aboutir au taux de revalorisation annuelle.

Toutefois, une troisième raison pourrait compromettre la revalorisation annuelle de la retraite complémentaire…

Retraite complémentaire : une revalorisation sous condition de réserves

Troisième problème évoqué par le quotidien national, l’obligation de réserves. L’accord établi par les syndicats et le patronat en mai 2019 stipule que l’Agirc-Arrco doit disposer de réserves équivalentes à six mois de pension. Et ce, sur les quinze prochaines années. Le conseil d’administration doit s’assurer du respect de cette règle. Il s’appuie pour cela sur les projections financières transmises par les services du régime.

Or, depuis mars, les comptes de la caisse, positifs en 2019, sont repassés dans le rouge, à la suite des mesures prises pour sortir de la crise sanitaire. Pour y faire face, le régime de retraite complémentaire a d’ailleurs demandé un prêt de 8 milliards d’euros à l’Etat…