Chaque année, plusieurs retraités en sont victimes. Après une petite erreur de l'administration, leur pension est suspendue jusqu'à nouvelle ordre… Et les démarches pour la retrouver peuvent s'avérer très complexes.

Ce grave danger qui pèse sur certains retraités : être déclaré mort à la place d’un homonyme

"On se retrouve avec une personne qui, au téléphone, vous demande de lui prouver que vous êtes vivante. J’ai demandé par téléphone comment accomplir ma résurrection", raconte Claudine Boudon, jeune retraitée de 57 ans. Dans les colonnes de La Dépêche, dont les informations sont reprises par le magazine spécialisé en économie Capital, elle explique avoir été déclarée morte par l’administration. Une homonyme est décédée et un notaire a fait une erreur lourde de conséquence.

En effet, à partir du moment où elle a été déclarée morte, elle ne peut plus utiliser sa carte bancaire. Et pour cause ! Depuis sa pension de retraite ne lui a pas été versée depuis fin mars. Pour comprendre, elle a du contacter d’abord son agence de banque, puis sa caisse de retraite. Il lui a également fallu constituer un dossier prouvant qu’elle n’usurpait pas sa propre identité et qu’elle vivait encore, ce qui implique de rassembler des informations sur les funérailles de l’autre Claudine.

D’autres retraités subissent régulièrement cette mésaventure, assure Capital. Pour l’un d’entre eux, c’est même arrivé deux fois dans la même année ! Il s’agit d’un ancien militaire âgé de 81 ans. A chaque fois sa pension de retraite a été arrêtée et il a du fournir un "certificat de vie", précise France Soir. Comme le rappelle le site du service public, il s’agit d’un formulaire à remplir sur l’honneur, qui varie en fonction du lieu de résidence.

Fort heureusement, il est possible d’obtenir réparation des mois passés sans pension, indique Le Dauphiné Libéré. Mais cela implique d’avoir du temps à perdre. "Nous avons envoyé des courriers, restés sans réponse, et téléphoné, avec parfois 20 à 30 minutes d’attente", raconte Jean Peltier, 83 ans. Il a dû "faire des pieds et des mains" pour prouver qu’il était en vie écrit le quotidien local.

Ce grave danger qui pèse sur certains retraités : des fraudes particulièrement nombreuses ?

Récemment encore, la Cour des comptes pointait du doigt l’existence potentielle de fraude aux pensions de retraite, pour de nombreux assurés résidants à l’étranger. En effet, en 2017, le député Jean-Michel Ferrand s’étonnait dans son rapport du "nombre de centenaires pensionnées du régime général" dans différents pays. Celui-ci serait en effet supérieur aux chiffres avancés par les services du recensement.

En théorie, les retraités vivant à l’étranger doivent fournir chaque année un certificat de vie à chacune de leurs caisses de retraite, indique Le Figaro. C’est précisément pour y mettre un terme que le gouvernement a décidé de ne rendre compétente que les autorités locales désignées auprès des caisses de retraites.

Ce qui s’avère essentiellement être une bonne nouvelle pour les retraités Français partis à l’autre bout du monde. Dès l’automne 2019, ces derniers pourront opter pour un certificat de vie dématérialisé et donc n’auront plus à l’envoyer en version papier à toutes les caisses qui leurs versent une pension…