Témoignage : "Mes techniques de détective privé pour retrouver une personne disparue"IllustrationIstock
Après une formation de psychologue clinicien et une carrière dans un cabinet-conseil en ressources humaines, Philippe Dylewski s'est dirigé vers un métier autant peu commun que fascinant, détective privé. Recherches en ligne, investigations poussées… Il nous dévoile ses méthodes pour "chasser", entre autres, les personnes disparues.
Sommaire

"Retrouver n’importe qui, n’importe où. C’est une de mes missions." Philippe Dylewski, qui s’occupe désormais de Stillmissing, un réseau mondial de détectives privés spécialisés dans la recherche de débiteurs et de personnes disparues, vient de publier la seconde édition du livre Le Renseignement Offensif ( Agakure Editions). Cet ouvrage, destiné aux professionnels (détectives privés impliqués dans le renseignement stratégique, spécialistes de la veille concurrentielle, sociétés de recouvrement de créances, notaires) compile "techniques, trucs, méthodes et astuces pour les aider à trouver des informations sur les concurrents, débiteurs et autres clients."

"Être détective privé, c’est avant tout chasser"

"Le plaisir d’attraper, la chasse. Voici ce qui me motive dans le métier de détective privé. C’est pour cette raison que j’ai choisi de me réorienter vers ce métier, qui est devenu une passion. Au départ, rien ne me prédestinait à un tel destin. J’ai suivi en effet une formation de psychologue clinicien pour me guérir. Or, une fois mon master en poche et l’accueil de mes premiers patients, je me suis aperçu que cette profession n’était pas faite pour moi. J’ai donc décidé de créer un cabinet-conseil en ressources humaines, que j’ai dirigé pendant 15 ans. C’est durant cette expérience qu’est née ma passion pour la "chasse", soit le sourcing de candidats. Lorsque j’ai commencé à m’ennuyer fermement, je me suis dit qu’il était temps pour moi de vendre. Je voulais m’orienter vers un métier hors du commun, qui me permettrait de "chasser". À défaut de devenir chasseur de primes aux États-Unis, je suis retourné à l’école pour obtenir l’agrément de détective privé de l’État Belge. C’est ainsi que je me suis spécialisé dans la recherche de personnes disparues, puis, dans le renseignement d’affaires. Voici quelques missions qui m'ont été confiées."

Qui sont ceux qui font appel à un détective privé ?

"Couples infidèles, personnes disparues (amours de jeunesse, membres d’une famille), rapts d’enfants… Mes missions ont été multiples. Mettre à jour les infidélités des uns et des autres ne m’a guère plu, car ce que la personne imagine de pire est souvent vrai. J’ai aussi traqué de nombreux débiteurs. Certains imaginent qu’ils ne seront pas inquiétés s’ils quittent leur pays avec des impayés, or, c’est loin d’être vrai. Les détectives privés les retrouvent très vite, d’autant qu’ils ne se cachent pas. Quelques recherches rapides en ligne via Google et les réseaux sociaux peuvent suffire à les appréhender.

Vous n’en avez certainement pas conscience, mais tout ce que vous publiez en ligne laisse des traces et peut vous trahir.

Il me suffit d’ailleurs de peu de temps pour retrouver quelqu’un. Voici comment."

Détective privé : "Il faut entre 2 minutes et 2 jours pour retrouver quelqu’un"

"Mon travail consiste à attaquer via une enquête. La première se réalise à distance et permet de retrouver entre 2 minutes et 2 jours en moyenne, 9 personnes sur 10 ! Celles-ci ont pu apparaître dans un journal, un avis de décès, une compétition…

Internet, Google et les réseaux sociaux sont des puissants outils d’investigation. Ils sont la base de l’enquête moderne.

Vous n’imaginez pas l’ensemble des données privées que l’on peut retrouver en quelques clics et quelques astuces très simples.

La toute première chose à effectuer est de taper le "nom et le prénom" de la personne visée dans Google entre guillemets. Vous obtiendrez ainsi des résultats plus précis. Je donne d’autres ruses dans mon ouvrage que vous pouvez assimiler en 2 heures, en les appliquant.

Grâce aux résultats obtenus, vous allez pouvoir consulter les réseaux sociaux de la personne en question : Facebook, LinkedIn, Instagram, YouTube, Twitter… sont des mines d’or d’informations. On sait en effet si les gens sont actifs ou non, car les photos sont datées.

Il faut alors commencer à fouiller et regarder les clichés. Si vous trouvez par exemple un restaurant dans l’une d’elles et que le nom de celui-ci apparaît, vous pourrez alors trouver l’adresse.

Vous pourrez aussi identifier les amis de la personne recherchée. Car, même si vous prenez le soin de cacher votre liste d’amis sur Facebook par exemple, cela ne sert strictement à rien puisqu’ils "likent" vos photos. Il n’y a aucune confidentialité dans les données. Réduire la visibilité des posts n’est pas plus utile, car des codes permettent de les faire apparaître. On peut donc rapidement déterminer où vous habitez par rapport à vos amis, vos photos…

Vous avez reçu un email de la personne en question ? Il est alors possible de localiser l’envoi de celui-ci via l’adresse IP.  Une localisation sans enquête de terrain coûte en moyenne entre 50 et 400 euros.

Les images satellites permettent ensuite des investigations plus poussées. Une fois une adresse trouvée, on envoie un enquêteur sur place, pour confirmer ou infirmer, sans prise de contact. La mission se résume à la visualisation et éventuellement à une filature jusqu’au domicile. Le client est alors alerté. C’est ensuite à lui de prévenir la police ou les huissiers pour constatation."