Emmanuel Macron usurpé : cette étonnante décision des juges qui va agacer le présidentAFP
Ils avaient tenté de s'en prendre à Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle. Deux ans après les faits, ils ont finalement été jugés… Et le chef de l'Etat pourrait ne pas apprécier.

Ils usurpent l’identité d’Emmanuel Macron pendant la présidentielle : deux fillonistes relaxés

"N’hésitez pas à transférer mon message à tous vos contacts pour qu’ils découvrent enfin qui je suis vraiment", assénait soit disant Emmanuel Macron dans un mail sobrement intitulé "10 raisons de ne pas voter pour moi". Le courrier, qui a désormais plus de deux ans listait une série de critiques formulées à l’encontre du candidat et rédigées à la première personne, comme si le fondateur de La République en Marche les avait lui même écrites. Il visait à détourner les électeurs de la dernière présidentielle de celui qui quittait tout juste le ministère de l’Economie.

Bien entendu, le chef de l’Etat n’a jamais envoyé - ou même rédigé - un tel courriel. Il provenait en fait de deux fillonistes qui l’avaient envoyé à une centaine de personne via l’adresse "[email protected]". Via deux adresses anonymes, ils l’ont d’ailleurs fait suivre aux équipes du candidat et à certains journalistes, souligne le quotidien 20 minutes.

Jugés jeudi 23 mai pour usurpation d’identité, les deux hommes ont finalement été relaxés par le tribunal correctionnel de Paris. Selon les juges, les lecteurs du mail "ne peuvent ignorer qu’il ne s’agit pas d’un véritable message signé du candidat, mais d’un courriel parodique émanant d’opposants politiques qui appellent à ne pas voter pour Emmanuel Macron". Conséquence de quoi, ils estiment que "les frais litigieux ne correspondent pas à l’usurpation de l’identité d’un tiers, la teneur des propos étant manifestement incompatible avec la volonté de se faire passer pour Emmanuel Macron".

Deux fillonistes relaxés après avoir usurpé l’identité d’Emmanuel Macron : c’est le candidat qui avait porté plainte

Lors de l’audience, le chef de l’Etat ne s’est pas constitué partie civile. Il n’était d’ailleurs pas représenté. Pour autant, c’est lui qui avait porté plainte, le courriel renvoyant vers une pétition intitulée "Emmanuel Macron, où est passé votre patrimoine", ainsi que le site Damocles, connu pour son positionnement anti-immigration et anti-Macron.

Rapidement après le dépôt de plainte, le parquet a ouvert une enquête. C’est à sa suite que les deux fillonistes ont été cités à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris. La défense n’a d’ailleurs pas manqué de noter "l’énergie incroyable déployée par le parquet", dénonçant une démarche jugée très rapide. "Tout ça pour retrouver les auteurs de ce qui relève à l’évidence d’un canular politique, d’une bonne ou d’une mauvaise blague", soulignait d’ailleurs Margot Bailly, l’avocate de l’un des prévenus.