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Portée par les députées socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle, la proposition de loi visant à lutter conte la prostitution a reçu mardi le soutien du groupe socialiste à l'Assemblée. Une modification a cependant été apportée : la condamnation des clients récidivistes à des peines de prison a été supprimée.

© abacapressLes députés de la majorité ont apporté leur soutien aux députées Maud Olivier (Essonne) et Catherine Coutelle (Vienne) mercredi. Ceux-ci ont effet décidé de soutenir la proposition de loi de ces deux femmes pour lutter contre la prostitution. Examiné le 27 novembre prochain, ce texte prévoyait initialement que les clients récidivistes soient sanctionnés par une peine de six mois de prison et à 3 000 euros d’amende. Modifié par le groupe PS à l’Assemblée, celui-ci ne comporte désormais plus aucune peine d’emprisonnement et prévoit, en plus de l’amende, la contrainte de suivre des stages de sensibilisation. Une sanction qui, selon Maud Olivier est censée faire "réfléchir les acheteurs sur les conséquences de leurs actes".

Des associations s’y opposentFort de cette décision, le Parti Socialiste a expliqué dans un communiqué que "l’achat de services sexuels est une violence faite aux personnes prostituées, qui sont à 85% des femmes. Il n'est pas compatible avec les valeurs d'égalité, de refus de la marchandisation du corps et de respect de l'autre qui sont les nôtres". Et alors que cette proposition de loi a de nombreuses chances d’être votée, des organisations de prostituées s’y opposent farouchement. Karen, prostituée et militante au Syndicat des travailleurs du sexe (Strass) a récemment confié à Planet que si le délit de recours à la prostitution était voté, les conditions de travail de prostituées se dégraderaient. Selon elle, "elles devront se cacher, les clients peineront à les trouver et puis surtout, leur sécurité sera encore moins assurée. Les prostituées auront par ailleurs moins, voire plus du tout, accès aux associations qui leur viennent en aide et faute de clients, devront baisser leurs tarifs au risque de sombrer dans la misère".