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L'entretien qu'a donné dimanche soir Emmanuel Macron sur TF1 et LCI, a été l'occasion d'évoquer plusieurs promesses de campagne du candidat. Sur certaines, le chef de l'Etat semble vouloir mettre le frein…

Après le grand entretien accordé hier par Emmanuel Macron a TF1 et LCI, les inquiétudes grandissent pour certaines réformes, à commencer par celle de l'assurance chômage.Lorsqu’il était encore en campagne, le président de la République avait exprimé sa volonté d’ouvrir l’assurance chômage à tout le monde, aux démissionnaires comme aux professions libérales. Cependant le chef de l’Etat, s’est heurté à un problème de crédibilité, puisque rien ne prévoit dans le budget, le coût d’une telle réforme, estimé entre 8 et 14 milliards d’euros la première année, selon une étude du ministère de Travail citée par Les Echos.

Dimanche soir en interview, Emmanuel Macron a clarifié sa proposition qui se révèle moins ambitieuse que prévue. Les démissionnaires ne pourront toucher le chômage que s’ils ont un "projet professionnel". Reste à déifnir exactement ce que l’on met derrière le terme de ''projet professionnel".  Alors qu’Emmanuel Macron avait annoncé une période minimale de 5 ans pour pouvoir bénéficier de ce droit, il s’est montré plus frileux dimanche soir en évoquant une période de : "cinq, six ou sept ans". En juin, un sondage OpinionWay avait montré que les moitié des indépendants sont prêts à cotiser plus pour s’assurer un droit à l’assurance-chômage.

Enfin, le chef de l’Etat a aussi annoncé vouloir renforcer les contrôles concernant la recherche d'emploi active

La PMA en question

Outre l’assurance chômage universelle, Emmanuel Macron semble aussi se montrer beaucoup plus frileux avec l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux mères célibataires et aux couples des lesbiennes. La mesure figurait dans le programme du candidat.

Alors que les journalistes lui demandaient de clarifier son cap, le président a répondu : "Vous me permettrez, sur des sujets aussi complexes, de refuser le oui ou non. [...] Sur ces sujets de société, le politique ne doit pas imposer un choix en brutalisant les consciences, des convictions profondes que je respecte chez chacun et chacun. Je souhaite que durant l'année 2018, nous puissions avoir ce débat de manière apaisée". Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat, a enfoncé le clou, en précisant simplement que l’engagement serait "tenu avant la fin du quinquennat" alors qu'elle avait évoqué l'ouverture en 2018.

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De nombreuses associations ont dénoncé les propos d'Emmanuel Macron. Dans un communiqué, SOS Homophobie a rappelé le douloureux débat autour du Mariage pour tous : "Attention à ne pas reproduire les erreurs du gouvernement précédent en pensant que quelques réactionnaires organisés correspondent à ce que veulent les Français·e·s. 64% des citoyen·ne·s sont favorables à l’extension de la PMA à toutes les femmes (sondage Ifop pour le site my-pharma.info, paru le 22 septembre 2017)".

Pouvoir d’achat des retraités

Face à la grogne des retraités, Emmanuel Macron a assuré que la hausse de la CSG serait compensée pour eux par la baisse de la taxe d’habitation. "Je vous fiche mon billet que dès l’année prochaine, dans la grande majorité des cas [la hausse de la CSG sera compensée par cette baisse]", a-t-il dit. Or, comme l’expliquent Les Décodeurs du Monde, c’est plutôt "irréaliste". Petit calcul à l’appui, ils montrent que la démonstration d’Emmanuel Macron est particulièrement injuste pour un couple de retraités. "Les deux membres du foyer sont en effet alors touchés par la hausse de la CSG, mais ne paient aujourd’hui qu’une taxe d’habitation".

Quant aux autres, les Décodeurs précisent que tout dépend au final du montant de la taxe d’habitation, très variable selon les communes.