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Une enquête publiée par le Guardian de ce mercredi affirme que les crevettes thaïlandaises vendues dans certains supermarchés en Europe et aux Etats-Unis proviennent d'un producteur impliqué dans un réseau d'esclavage. 

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Le Guardian a jeté un pavé dans la marre ce mercredi en révélant une affaire de taille : les crevettes thaïlandaises vendues dans certains supermarchés américains et européens (dont le Français Carrefour) seraient nourries par des poissons pêchés par des migrants birmans ou cambodgiens réduits en esclavage.

Le quotidien britannique montre du doigt la société Chaoren Pokphand Foods. Selon les journalistes, cette entreprise - qui est le principal producteur mondial de crevettes – achète de la nourriture pour ses élevages à des bateaux de pêches impliqués dans un réseau d’esclavage. CP Foods commercialise ensuite ses crustacés dans de nombreux supermarchés dont Carrefour, Walmart ou encore Alto.

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Carrefour a décidé dès ce mercredi de suspendre les achats de ses crevettes à CP Foods le temps que la lumière soit faite sur l’affaire, a rapporté Europe 1. Le groupe de distribution rappelle toutefois qu’il avait réalisé un audit en 2013 dans cette société mais que "rien d’anormal" n’avait été révélé. La société française a tout de même admis au journal anglais qu’elle ne peut pas vérifier elle-même jusqu’à la fin des chaînes complexes de fournitures.

Drogués et frappés pour travailler plus vite

D’après les journalistes du Guardian qui ont enquêté pendant 6 mois sur le terrain, c’est un véritable enfer que vivent ces migrants. Les témoignages recueillis sont accablants : journées de 20 heures, drogués aux méthamphétamines pour tenir le coup. Un esclave parle même d’un homme exécuté d’une balle en pleine tête et dont le corps a ensuite été lesté et jeté en pleine mer. Un autre assure même avoir vu un homme se faire écarteler.

En situation irrégulière, ces immigrés n’ont d’autres choix que d’obéir aux conditions fixées par leur "maitres", sous peine d’être dénoncés.

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