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En plein débat de la loi sur la transparence de la vie politique, dix députés de tous bords ont décidé de monter au créneau afin de prôner la suppression de leurs privilèges. Retraite, patrimoine, chômage... Tout y passe.

© AFPAlors que l'Assemblée nationale discute actuellement du projet de loi sur la transparence de la vie politique, dix députés PS, UMP et écologistes ont publié une tribune dans le Nouvel Observateur dans laquelle ils réclament l'abolition de leurs privilèges.

Chacun leur tour, ces jeunes députés, connus ou moins connus, prennent la parole pour défendre un point de vue. Ainsi, Laurent Wauquiez, ancien ministre et député UMP de Haute-Loire, se prononce en faveur de la suppression du "régime de retraite des parlementaires", et des autres régimes spéciaux, et souhaiterait qu'ils s'alignent en un seul et unique régime. En effet, en effectuant un seul mandat, les députés disposent ensuite à vie d'une retraite à la pension plutôt confortable. Et pour toucher le taux plein, il leur suffit de cotiser 30 ans contre 41 pour les autres Français.

Mais la retraite, si elle reste l'un des points phares du texte, n'est pas la seule revendication. En effet, Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne, voudrait, malgré le refus de l'Assemblée nationale, que les députés rendent publiques les "augmentations de patrimoine entre le début et la fin du mandat parlementaire".

De son côté, Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne, souhaiterait que l'indemnité de représentation et de frais de mandats (IRFM) soit versée "dans l'indemnité parlementaire" et qu'elle soit par là-même fiscalisée. Il n'est d'ailleurs pas le seul député à penser ainsi. Il est en effet également suivi par des députés de l'opposition.

En ce qui concerne le cumul des mandats, Barbara Romagnan, députée PS du Doubs, milite en faveur d'un "mandat parlementaire unique". Elle explique que "ce serait un outil majeur de renouvellement de la classe politique" et que le "risque patent de conflit d'intérêt" serait limité car "un élu local se doit de défendre les intérêts de sa collectivité".

Vient ensuite le problème de la réserve parlementaire. Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes, déclare qu'"il faut instaurer une publication obligatoire de son utilisation, qui doit être vérifiée par une instance ad hoc". Elle met ici en cause cette fameuse somme de 90 millions d'euros versées aux députés sans contrôle de son utilisation.

Barabara Pompili, député écologiste de la Somme, défend elle la mise en place d'une assurance-chômage : "il faut revoir tout le système en créan un statut de député, qui donne des droits, forme à des métiers et valide les acquis d'expérience".

L'ancien ministre et député UMP de l'Eure Bruno Le Maire a son propre combat : celui d'"obliger tous les hauts fonctionnaires à remettre leur démission lorsqu'ils deviennent parlementaires".

Concernant les bureaux de permanences dans les régions, Gérald Darmanin, député UMP du Nord, exprime sa volonté de voir "encadrer l'achat des permanences". En effet, en général, elles sont louées en utilisant les sommes de l'indemnité de représentation et de frais de mandats (IRFM), mais parfois cette somme peut servir à les acheter au nom du député. Problème : cela revient donc à "se constituer un patrimoine avec l'argent public"

François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique, souhaite un contrôle plus renforcé des lobbys à l'Assemblée nationale : "il faut limiter leurs possibilités de déplacement en son sein et rendre publique la liste des lobbyistes autorisés à y pénétrer".

Enfin, Razzy Hammadi, député PS de Seine-Saint-Denis, demande un encadrement plus fort des groupes d'amitiés à l'Assemblée nationale. Il estime en effet qu'ils "souffrent d'un manque de transparence" et qu'"il faut mettre fin à cette opacité comme à l'opacité de la stratégie de chacun des groupes. La solution serait de rendre obligatoire la déclaration de toute initiative d'un membre d'un groupe d'amitié".

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