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Si votre enfant est né après le 1er janvier 2010, vous pouvez donner jusqu'à 4 trimestres de retraite à votre conjoint. Mode d'emploi avec Planet fr.

La mèche brûle : si votre enfant est né ou a été adopté après le 1er janvier 2010, vous disposez de 6 mois après son quatrième anniversaire pour décider si c’est vous ou votre conjoint qui profiterez des 4 trimestres supplémentaires accordés au titre de son éducation. Chaque enfant né depuis cette date (régime général) apporte en effet une majoration de 8 trimestres qui comptent dans la durée d'assurance, comme dans celle des trimestres assimilés.

Quatre sont automatiquement accordés à la mère, au titre de la maternité. Mais, les 4 autres peuvent être attribués en bloc au père ou à la mère, ou encore partagés. Attention : les deux parents doivent obligatoirement avoir été affiliés à un régime de retraite français ou européen pour bénéficier de cette disposition s’ils ont élevé les enfants ensemble. Si l’enfant a été adopté la règle du jeu est la suivante : 4 trimestres sont accordés au titre de l’accueil de l’enfant (et non de la maternité) et 4 autres pour son éducation. Dans ce cas, les parents peuvent se répartir ces 8 trimestres ou les attribuer à un seul d’entre eux.

- Que faire ? Cette disposition est favorable puisqu’elle permet au bénéficiaire de majorer sa durée d’assurance et donc de bénéficier d’une retraite complète plus tôt. Depuis décembre 2013, la durée d’assurance a été allongée de 166 trimestres (soit 41 ans et demi de cotisation, pour la génération 1956) à 172 trimestres (soit 43 ans, pour la génération 1973), qui partira à la retraite à partir de 2035.

Récupérer des trimestres de cotisations est donc intéressant pour les jeunes assurés, qui doivent désormais cotiser un trimestre supplémentaire tous les trois ans pour percevoir une pension à taux plein.

A priori, l’optimisation du système consiste à créditer l’époux d’une partie ou de la totalité de ces trimestres, notamment lorsque les mères de famille nombreuses cumulent des trimestres de retraite supplémentaire dont elles ne pourront pas tirer profit si elles travaillent une vie durant. D’un strict point de vue économique, le principal bénéficiaire des deux conjoints sera celui qui a connu des périodes de chômage non indemnisées, ces trimestres en rab permettant de compenser les périodes n’ouvrant droit à aucun droit ou à des droits minorés.

Evidemment, pour les couples encore jeunes, la décision est plus difficile à prendre puisque nul ne sait qui des deux sera victime des aléas de la vie professionnelle. Selon les statistiques fournies par l’Observatoire des inégalités, les hommes représentent 37% de l’effectif des chômeurs sans travail de plus de 2 ans contre 32,4% pour les femmes (chiffres 2012).

Attention : si un partage à l’amiable des trimestres est trouvé, ce choix est considéré comme définitif, même si les conjoints se séparent ultérieurement. Au cas où les parents ne prennent pas de décision, c'est la mère qui est automatiquement créditée des 4 trimestres supplémentaires. Enfin, en cas de désaccord, c’est à la caisse de retraite qu’il reviendra de trancher entre les conjoints.

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