Christiane Taubira : ceux qui la soutiennent, ceux qui la dézinguent

"Sous la Ve république, il n’est pas interdit aux ministres d’avoir un cerveau, des convictions et de les exprimer", a estimé Bernard Cazeneuve dimanche sur iTélé. Alors que la ministre de la Justice se retrouve au cœur d’une vive polémique depuis qu’elle s’est opposée au projet de l’exécutif portant sur la déchéance de la nationalité, son collègue en charge de l’Intérieur a pris sa défense.
Le Premier flic de France a toutefois pris soin de souligner que, malgré ce désaccord, la parole présidentielle prévalait. "La clé de voute des institutions, c’est la parole présidentielle, d’ailleurs Christiane Taubira a elle-même dit que la parole présidentielle s’était exprimée", a-t-il ajouté.

La présidente LR de la région Ile-de-France est montée au créneau dimanche pour dénoncer l’attitude de la ministre qui, selon elle, est "le symbole d’un pays où tout fou le camp". Sur le plateau du "Grand Jury" RTL/LCI/Le Figaro, l’ancienne ministre sous Nicolas Sarkozy a également souligné : "Je suis partisane de la philosophie de Jean-Pierre Chevènement, ‘un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne’. Je me la suis appliquée à moi-même". Et Valérie Pécresse d’ajouter : "Comment dire à un lycéen qu’il faut respecter le professeur et avoir en même temps une ministre de la Justice qui ne respecte pas l’autorité de son Premier ministre ? Je ne vois pas d’autre solution pour restaurer l’autorité du président et de Manuel Valls que son départ".

A l’instar du ministre de l’Intérieur, le premier secrétaire du PS a lui aussi pris la défense de Christiane Taubira. "Eh bien elle doit continuer à travailler", a en effet lancé Jean-Christophe Cambadélis sur France Info. "Si elle avait été dans une émission en disant qu’elle était favorable au texte, vous nous diriez à ce moment-là ‘Mais enfin tout le monde sait qu’elle est en désaccord (…) un peu de transparence", a-t-il également plaidé. Et celui-ci de conclure : "Elle dit ce qu’elle pense et tant mieux".