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Ils ont quitté la France, écrit un livre, poursuivi l'œuvre de leurs amis… Un an après les attentats de janvier, les rescapés et les proches des victimes se battent pour reprendre une vie normale mais n'oublient rien.
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L’équipe de Charlie Hebdo a repris le travail

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Le 7 janvier 2015 vers 11h40, les frères Kouachi ont pénétré dans la rédaction de Charlie Hebdo, cagoulés et lourdement armés. Les deux hommes ont ensuite ouvert le feu en plein pendant la conférence de rédaction, tuant onze personnes : un agent de maintenance dans le hall de l’immeuble et dix personnes collaborant au journal ou invitées par ce dernier. Parmi elles figuraient notamment Charb, Cabu, Wolinski et Honoré.

Quelques jours plus tard, les rescapés ont tenu à publier un numéro post-attentat. Marqués par les tragiques évènements et repliés dans les locaux de Libération, ils ont effet sorti un numéro avec Mahomet en couverture sous le titre "Tout est pardonné". Il s’est arraché à plus de 7 millions d’exemplaires dans le monde. "Devenu malgré lui un symbole mondial de la liberté d'expression, le journal a vu affluer 4 millions d'euros de dons et 200.000 abonnements", rapporte également Sud-Ouest.

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Depuis, des changements ont eu lieu dans l’équipe. Au cours de ces derniers mois, Riss a en effet pris la direction du journal, tandis que le dessinateur Luz l’a quitté. De son côté, l’urgentiste Patrice Pelloux a pris ses distances. L’équipe restante (une vingtaine de personnes) a par ailleurs emménagé dans de nouveaux bureaux ultra-sécurisés à une adresse tenue secrète, surnommé "Fort Knox".

Jeannette Bougrab a quitté la France

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Au lendemain des attentats, Jeannette Bougrab était sortie du silence pour exprimer son chagrin après la mort de Charb. Parlant de lui comme de son "amoureux" et assurant qu’ils étaient en couple depuis plusieurs mois, l’ancienne ministre sous Nicolas Sarkozy se voyait pourtant contredite par l’entourage du dessinateur. Une situation particulièrement difficile pour Jeannette Bougrab, laquelle avait même dû être hospitalisée après avoir confié "vouloir mourir". Quelques mois plus tard, elle a finalement accepté un poste à l’ambassade de France en Finlande.

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La veuve du garde du corps de Charb attaque

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Lors de l’attaque de Charlie Hebdo, Franck Brinsolaro, le garde du corps de Charb a été tué. Lundi, son épouse a annoncé qu’elle avait porté plainte contre X pour des "manquements" dans le dispositif de sécurité visant le dessinateur. Me Philippe Stepniewski, l'avocat d'Ingrid Brinsolaro, a expliqué que, selon elle, Charb faisait l'objet d'un dispositif de protection trop allégé compte tenu des risques, notamment à la suite de menaces formulées contre lui par l'organisation al-Qaida. Une décision que le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve a dit "respecter".

Un rescapé de l’Hyper Cacher a écrit un livre

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Le 9 janvier, deux jours après l’attaque de Charlie Hebdo, Amedy Coulibaly a fait irruption dans le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris. Lourdement armé, le terroriste a tué quatre personnes et retenu une vingtaine d’autres en otages pendant plus de quatre heures. L’une d’entre elles, Yahann Dorai, a ainsi passé plusieurs heures retranchée dans un vaste congélateur au sous-sol du magasin avec six autres personnes, dont un bébé. Un après, ce trentenaire a décidé de sortir un livre, Hyper caché (éd. Du Moment) pour raconter ce qu’il a vécu.  

Une ancienne caissière de l’Hyper Cacher "en colère contre la France"

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Le jour de l’attaque de l’Hyper Cacher, Zarie travaillait comme caissière. Et si elle est sortie physiquement indemne de la prise d’otage, la jeune femme garde de lourdes séquelles psychologiques. Agée de 23 ans, dans les colonnes du Parisien elle se dit même "en colère contre la France" qui a attendu les attentats du 13 novembre pour "réagir et prendre conscience du danger terroriste". Traumatisée, Zarie souhaite désormais devenir sage-femme pour "se rappeler ce qu’est la vie", et changer de pays.

La veuve de Wolinski monte au créneau

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Maryse Wolinski, la veuve du dessinateur de Charlie Hebdo a elle aussi sorti un livre à l’occasion du triste anniversaire de ce drame. Dans « Chérie, je vais à Charlie », elle publie ainsi sa « contre-enquête » de l’attentat et pointe plusieurs failles dans le dispositif de sécurité qui protégeait la rédaction de l’hebdomadaire. "Un jour je me suis réveillée, et la colère est montée. Comment se fait-il qu'un attentat, qu'un carnage ait pu avoir lieu dans les locaux d'un journal satirique considéré comme site sensible depuis plusieurs années ?", a-t-elle récemment raconté sur Europe 1.

Le "héros" de l’Hyper Cacher a lui aussi sorti un livre

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Le jour de l’attaque à l’Hyper Cacher, Lassana Bathily s’est illustré par son courage. Cet employé du supermarché a en effet risqué sa vie pour protéger celle des autres. Alors sans-papiers, ce Malien de 25 ans a depuis été naturalisé et travaille à la mairie de Paris. Il a par ailleurs quitté son foyer de jeunes travailleurs pour un logement social. Récemment, il a même sorti un livre, Je ne suis pas un héros.

Un policier visé devant Charlie Hebdo a témoigné

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Un an après avoir été visé devant Charlie Hebdo, un policier a accepté de raconter ce qu’il avait vécu. Ce jour-là, le fonctionnaire de 25 ans patrouillait dans le quartier à bord d’un véhicule de police. Et alors que les frères Kouachi quittaient la rédaction du journal lourdement armés, il s’est retrouvé face à eux. "Tout bascule dans l'horreur en une demi-seconde, a-t-il raconté sur Europe 1. La portière avant-droite s'ouvre. Cet homme sort, il est cagoulé, et tout de suite il épaule une arme longue et tire. Mon chef de bord crie dans la voiture 'c'est eux, c'est eux !'. Il se couche sur moi et je me couche sur la boîte de vitesse. J'ai passé la marche arrière en me disant qu'il fallait sortir. J'appuie à fond". Un geste qui leur a sauvé la vie à lui et ses deux collègues. "J'ai quand même pris une balle qui a traversé mon blouson. Ça se joue à un ou deux centimètres. Mais ce n'était peut-être pas notre heure. Il n'y avait pas de blessé grave dans la voiture. Les blessures, ce sont des blessures de l'âme, des blessures au cœur, mentales. Ça marque une vie", a-t-il également confié précisant qu’Ahmed Merabet, le policier qui a été abattu par les terroristes était un ami proche.