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L'ancien président de la République a parlé de "chienlit" pour qualifier les incidents survenus lundi au siège d'Air France. Un terme que n'ont pas apprécié le chef de l'Etat et le Premier ministre.

Suite aux récents incidents survenus lors des manifestations improvisées par les employés d’Air France lundi, Nicolas Sarkozy n’a pas caché son mécontentement. "On ne peut pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour Hollande en 2012", a-t-il déclaré lors d’une intervention devant le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale mardi. L’ancien président de la République a ensuite évoqué "le délitement de l’Etat" et a dénoncé une prétendue "chienlit généralisée". Une expression utilisée par le général De Gaulle en mai 68 pour signifier l'incapacité du gouvernement à endiguer certains mouvements de révolte, et qui a vivement fait réagir François Hollande et Manuel Valls.

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Alors que le terme a été repris lors des questions au gouvernement par le député LR Alain Chrétien, le Premier Ministre lui a froidement répondu : "La chienlit, (…) la remise en cause permanente des corps intermédiaires, des syndicats, de l’indépendance de la justice, de ce qui fonde même la démocratie, ce mot chienlit (…) est un mot dangereux". Il a ensuite tenu à rappeler l’importance de "la négociation, du dialogue social" et a appelé au "respect des corps intermédiaires" et de "la démocratie".

Les récents actes de violence ne doivent pas "discréditer les syndicalistes mais discréditer les auteurs"

François Hollande, lui, a réagi aux propos de l’ancien chef de l’Etat lors d’un discours organisé à la Mutualité pour le 70e anniversaire de la Sécurité sociale . "Je ne m'en prendrai jamais aux (corps) intermédiaires, aux corps sociaux, à ceux qui ont vocation à représenter justement les salariés, les employeurs, parce qu'il faut avoir des interlocuteurs, parce que l'État ne peut pas décider de tout", a-t-il affirmé. Il a également condamné les actes de violence qui ont visé des membres de la direction d’Air France mais a jugé qu’il ne fallait pas "discréditer les syndicalistes mais discréditer les auteurs" responsables des actes de violence.

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