Les chiffres de la sécurité routière ne sont pas bons et le mois de juillet vient confirmer cette tendance. Comment expliquer une telle hausse après des années de baisse ?

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a lancé ce vendredi aux conducteurs un "appel solennel à la responsabilité" et promis de nouvelles mesures après la hausse importante (+19,2 %) du nombre de morts sur les routes en juillet par rapport à juillet 2014. Soit, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), un total de 360 personnes mortes sur les routes contre 302 l’an dernier à la même époque.

Une macabre hausse qui vient malheureusement poursuivre la tendance enregistrée sur les sept premiers mois de l’année avec 1918 morts, soit 70 de plus qu’à la même période en 2014, alors que l’on enregistre une baisse des accidents (-4,1 %), des blessés (-4 %) et des blessés hospitalisés (-2,3 %).

A noter que l’année 2014 avait déjà vu une hausse du nombre de morts sur la route, une première en douze ans, avec 3 384 morts (+ 120 morts par rapport à 2013).

Comment expliquer cette aggravation de la mortalité routière ?

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce nombre importants d’accidents ayant causé la mort d’une ou plusieurs personnes au cours de ce juillet noir. D’une part, la météo : si juillet 2014 a été plus que morose, cette année, juillet a été ensoleillé ; les Français ont donc été plus tentés de partir en vacances ou faire des sorties : notamment les motards qui ont payé un lourd tribut (105 tués en juillet). D’autre part, les Français sont plus restés sur le territoire national pour leurs vacances : "Les séjours touristiques des Français dans l’Hexagone ont augmenté de 18,8 %", déclarait jeudi Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière.

Les prix en baisse du carburant peuvent aussi être un début d’explication. Avec un coût de 1,20 euro le litre de gazole contre 1,32 à la même période, les Français ont pu être davantage enclins à prendre la voiture ou la moto pour partir en vacances. "On assiste depuis quelques mois voire depuis l'année dernière à un relâchement du comportement des conducteurs, un moindre respect des règles de la circulation. On a eu l'année dernière une augmentation de 17 % du nombre de délits routiers", note également Jean-Yves Salün, délégué général de l'Association Prévention, interrogé sur Europe 1.

Une hausse partout en Europe

Enfin, un argument plus politique peut être avancé : l’annonce faite par Christiane Taubira, ministre de la Justice, de supprimer le délit de défaut de permis et en faire une contravention. Un mauvais signal envoyé aux automobilistes à un mauvais moment : celui des vacances. L'annonce du garde des Sceaux avait d'ailleurs été vivement critiquée surtout après que deux terribles accidents, où les conducteurs n’avaient pas de permis, ont fait les gros titres.

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Il faut noter également que les mauvais chiffres de juillet ne sont pas une exception française. "La mortalité routière dans le reste de l'Union européenne a connu en juillet une hausse des tués de 7 %.", a indiqué Emmanuel Barbe.

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