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Le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté plusieurs mesures destinées à combattre la pensée et les gestes racistes.

"Le racisme, l'antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l'homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays", a martelé Manuel Valls lors de la présentation d’un plan pour lutter contre le racisme, vendredi, dans un lycée à Créteil (Val-de-Marne).

Plus de trois mois après les attentats meurtriers de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, et face à une montée des actes islamophobes et antisémites, le Premier ministre a rappelé que le gouvernement comptait "ne plus rien laisser passer". Et pour ce faire, plusieurs mesures ont été annoncées.

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Tout d’abord, un renforcement de l’arsenal répressif concernant les propos racistes qui ne relèveront plus du droit de la presse mais du droit pénal, plus répressif. Des actions de groupe contre les discriminations sont prévues ainsi que "des mesures alternatives" et "des peines à valeur pédagogique".

Un lieu de mémoire visité "à chaque étape de la scolarité"

La lutte est étendue sur Internet où la plupart des messages injurieux sont proférés sans que bien souvent leur auteur ne soit inquiété. "La passivité sur Internet, c’est fini", a déclaré Manuel Valls qui entend obliger les hébergeurs de contenu à "disposer d’une représentation juridique en France". Concernant les auteurs de propos diffamatoires récalcitrants, un "e-rappel à la loi" leur sera adressé par courriel. Enfin, une "unité nationale de lutte contre les contenus illicites" sera créée par le ministère de l’Intérieur.

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À l’école, où fleurissent de plus en plus les insultes à caractère raciale, la formation des enseignants sera renforcée, les chefs d’établissement devront signaler avec zèle les incidents survenus. En outre, des équipes d’urgence interviendront dans les établissements scolaires en cas de situation de crise. En plus de cela, un lieu de mémoire devra être visité "à chaque étape de la scolarité", a déclaré le Premier ministre.

Une enveloppe de 100 millions d’euros

Pour mettre en œuvre ce plan de lutte, une enveloppe de 100 millions d’euros sur trois ans lui sera allouée. Principale source de dépense : une "grande campagne de communication" au cours du mois de mai prochain. Un quart de la somme, soit 25 millions d’euros, sera affecté à des "actions locales menées dans le cadre de la politique de la Ville". Toutefois, selon des sources gouvernementales, une partie de ces fonds devrait provenir de la "réallocation d’enveloppes déjà existantes".

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