AFP
Mercredi dans l'Hémicycle, le Premier ministre a vivement répondu à une députée UMP qui venait d'interpeller le gouvernement sur l'affaire de Villefontaine, dans laquelle un directeur d'école est soupçonné d'avoir sexuellement agressé plusieurs enfants.

Sa réponse ne s’est pas fait attendre. Manuel Valls s’est emporté mercredi lors d’une séance à l’Assemblée nationale. Tout est parti de l’intervention de la députée UMP Marie-Louise Fort, laquelle a interpellé la garde des Sceaux sur l’affaire de pédophilie qui a récemment éclaté à Villefontaine, en Isère. S’adressant à la ministre de la Justice, elle a en effet dénoncé "le laxisme de (sa) politique pénale" et demandé quelles mesures l’administration comptait prendre pour que "de tels dysfonctionnements ne se produisent  plus jamais".

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Il défend Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem

Une sortie qui a fait bondir le chef du gouvernement. Répondant à la place de Christiane Taubira, Manuel Valls a d’abord souligné que cette affaire avait "commencé en 2008", donc pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, avant de pointer la députée de l’opposition et de fustiger "la démagogie (qui) prend le pas sur la raison". Le ton est ensuite monté. Plusieurs parlementaires ont en effet réagi à ces propos. "Si vous voulez un débat de ce type, plutôt qu'un débat sérieux, c'est-à-dire être digne, être à la hauteur de la colère des familles, de l'indignation des familles, de la marche blanche samedi plutôt que de chercher une nouvelle fois, comme vous l'avez fait, pendant toute la campagne [électorale], à chercher la polémique avec le gouvernement, la polémique avec la majorité, la polémique avec la garde des Sceaux, pour la salir comme certains ont voulu salir Mme Najat Vallaud-Belkacem, alors, assez, ça suffit", a poursuivi le Premier ministre, rouge de colère, sous les applaudissements des députés de son camps.

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"Il ne faut plus se laisser faire par les attaques"

Furieux, le chef du gouvernement a enchaîné : "À chaque fois, sur ces sujets-là, sur la sécurité, sur la délinquance, sur la justice, assez, et moi, je le dis, je le dis à toute la majorité, il ne faut plus se laisser faire par les attaques, par la démagogie, par l'outrance qui a été en permanence la vôtre (…) Je n'accepterai plus, Mme la députée, que vous nous traîniez à chaque fois dans la boue sur des sujets suffisamment graves, la dignité des parents". Invitant vivement Marie-Louise fort à adopter "un autre ton, une autre manière d'aborder les problèmes, une autre manière de traiter un sujet aussi grave", Manuel Valls a conclu en réaffirmant la "grande détermination" du gouvernement "pour les familles".