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Entre les dons, les recettes des ventes et les nouveaux abonnés, Charlie Hebdo a récolté des millions d'euros. Mais comment vont-ils être utilisés ?

Si elle préfererait "dix millions de fois avoir Cabu, Charb et tous les autres", comme le disait Eric Portheault dans 20 Minutes, l'équipe de Charlie Hebdo est aujourd'hui assise sur plusieurs millions d'euros. Entre les bénéfices des ventes du numéro "des survivants", les dons des particuliers et les abonnements, Charlie Hebdo récolte une cagnotte estimée à une dizaine de millions d'euros. Voici ce à quoi l'argent contribuera.

Les dons pour les victimes des attentats

Les dons des particuliers, source non négligeable de la récente richesse de l'hebdomadaire, seront intégralement reversés aux victimes des attentats des 7, 8 et 9 janvier, ainsi qu'aux familles, rapporte Le Monde qui a interrogé Richard Mlka. A priori, il n'y aura pas de distinction faite entre les victimes des différentes attaques. Ainsi, ce sont plus de quatre millions d'euros qui seront reversés. Mais l'avocat de Charlie Hebdo précise que la démarche devrait durer plusieurs mois, le temps de trouver un arrangement avec le ministère des Finances pour légalement reverser ces dons aux familles et sans imposition.

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Les recettes pour que le journal continue

Les recettes impensables qui ont découlé des ventes de "Tout est pardonné" seront quant à elles gardées par Charlie Hebdo. Il en va de même pour les trois millions d'euros récoltés suite aux 220 000 abonnements. Ils permettront la "sauvegarde du journal en cas de danger", déclarait Riss auprès des Inrocks. Une somme estimée à plus de dix millions d'euros, avant l'impôt sur les sociétés déduit. Cependant, une partie de ces millions sera utilisée pour la création d'une fondation dédiée aux dessinateurs de presse.

Dur d'être millionnaires

Si la plupart d'entre nous verrait ces euros comme une bénédiction, certaines figures du journal satirique s'en méfie. Dans les colonnes des Inrocks, Riss considère cet argent comme "un cadeau empoisonné", avant d'ajouter : "on serait plus tranquilles si on ne l'avait pas". De son côté, Patrick Pelloux, chroniqueur du journal satirique, estime que "c'est un cauchemar, ces millions, cela peut nous tuer", dans un reportage du magazine du Monde. En effet, des tensions naissent au sein de la rédaction : des changements sont exigés. Une partie de l'équipe voudrait voir l'actionnariat redistribué ainsi que davantage de transparence dans les décisions. L'argent ne fait pas le bonheur, comme dirait l'autre.

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