AFP
Nicolas Sarkozy reproche-t-il à François Hollande d'avoir supprimer ses propres lois, comme la défiscalisation des heures supplémentaires ou la TVA anti délocalisation ? Quoi qu'il en soit, l'ancien chef de l'Etat, s'il est réélu, veut faire table rase des lois et autres réformes de la présidence socialiste.
Sommaire

Divorce avec le "mariage pour tous"

© AFP

Nicolas Sarkozy entre dans le vif du sujet avec la suppression de la loi Taubira sur le mariage homosexuel.Le weekend dernier, lors d’un meeting face au mouvement Sens commun, issu de la Manif pour tous, il a déclaré vouloir abroger complètement cette loi. Il avait pourtant affirmé, auparavant, être favorable à une "réécriture".

A lire aussi : Abrogation de la loi Taubira : Nicolas Sarkozy aurait "improvisé"

Un revirement qui a fait l’effet d’une bombe au sein de sa classe politique et suscité des réactions négatives. L’ancienne ministre, Valérie Pécresse, a estimé, à l’antenne d’iTélé, que "l’abrogation n’est pas humainement réalisable" Un point de vue que l’une des sarkozistes les plus fidèles, Nathalie Kosciusko-Morizet, s’est empressée de rejoindre. "Je ne suis pas d’accord ! Ce n’est ni souhaitable ni même possible !", a-t-elle déclaré au micro d’Europe 1.

La volonté de Nicolas Sarkozy est pourtant aujourd’hui de faire "un mariage pour les homos et un pour les hétéros."

Les rythmes scolaires remisés au placard

© AFP

En meeting à Mulhouse, mercredi dernier, l’ex-chef de l’Etat a promis de mettre fin aux controverses autour des rythmes scolaires en supprimant la réforme. "L’école, c’est pour apprendre à lire, à écrire, à compter, pas pour faire de la poterie. La mission première, ce n’est pas qu’ils aillent en périscolaire mais à l’école", a-t-il lancé à l’assemblée.

A lire aussi : Rythmes scolaires: la fronde des enseignants s'amplifie partout

Une prise de postition qui ne devrait pas faire des émules à l’UMP qui s’est toujours opposé à cette réforme.

Les socialistes, eux, voient rouge et déplorent le "retour en arrière" que cette suppression pourrait engendrer.

Amputer l'enseignement de 30% de ses effectifs

© AFP

Nicolas Sarkozy n’en finit pas de s’attaquer à l’Education nationale. Alors que François Hollande a favorisé la création de 60.000 postes d’enseignants supplémentaires durant son quinquennat, le candidat à la présidence de l’UMP souhaite supprimer 30% de ces postes.

A lire aussi : Education nationale : découvrez le vrai salaire des professeurs

Il a également profité de son meeting à Toulouse, en octobre, pour proposer une augmentation de 30% sur la rémunération des professeurs en exercice, pour contrebalancer l’éventuelle suppression de postes.

La réforme territoriale dans le viseur

© AFP

A Mulhouse, Nicolas Sarkozy ne s’est pas uniquement attaqué aux rythmes scolaires. Devant les 2.000 sympathisants présents au meeting, il a exprimé son souhait de "défaire" la réforme territoriale. Encore en discussion à l’Assemblée, le texte prévoit de modifier les régions.

A lire aussi : Réforme territoriale : les départements et la moitié des régions vont disparaître

Face à une fusion controversée de la Lorraine avec la Champagne-Ardenne, l’ancien chef de l’Etat s’est mué en défenseur de la cause alsacienne. "Je conteste la carte de la réforme territoriale alors que de toutes les régions de France, l'Alsace est la région la plus ouverte au cœur de l'Europe."

Faire une croix sur la loi Alur

© AFP

"Cécile Duflot est la plus mauvaise ministre du Logement de l’histoire de la République". Par cette critique, le ton était donné à Troyes, au mois d’octobre. Nicolas Sarkozy a proposé de supprimer la loi Alur de l’ancienne ministre écologiste sur l’encadrement des loyers, qu’il qualifie de "catastrophe".

A lire aussi : Nicolas Sarkozy qualifie Cécile Duflot de "plus mauvaise ministre du Logement de l'histoire"

Cécile Duflot, quant à elle, a répondu, au micro de BFMTV, à ces propos amers : "Nicolas Sarkozy a une vision extrêmement ringarde de la politique et aussi de la politique du Logement. La sienne n'a eu aucun succès, les prix se sont envolés depuis 2008, c'est la crise dans le secteur du logement."

Fin de l'aide médicale d'urgence

© AFP

Si elle n’a pas été en place par François Hollande, l’AME est pourtant devenue un emblème du quinquennat socialiste qui l’a rendu accessible aux sans-papiers.

A lire aussi : Aide médicale aux étrangers : cette aide qui coûte très cher à l'Etat

Nicolas Sarkozy souhaite, lui, abolir cette aide médicale d’urgence, s’alignant ainsi sur la proposition de Xavier Bertrand. "Je me reconnais dans la proposition de supprimer l'aide médicale d'urgence pour la remplacer par un système où nous porterons secours à ceux qui en ont vraiment besoin", a-t-il affirmé lors d’un meeting à Marseille.

"Personne ne peut accepter que la France devienne le réceptacle de la misère du monde et que la générosité de notre système social soit utilisée sans vergogne par des filières clandestines et des profiteurs de tout poil."