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Le champion de la droite avait prévenu qu'il voulait un retour fracassant. C'est désormais chose faite sur la forme. Mais qu'en est-il du fond ?

Il y a deux semaines, Nicolas Sarkozy annonçait son grand retour en politique à coup de tribune sur Facebook, déclaration dans la presse nationale et intervention télévisée. Depuis, le champion de la droite a effectué deux meetings et accordé un nouvel entretien fleuve à un grand journal. De quoi y voir plus clair quant à ses intentions. Mais aussi, d’apprécier les éventuelles différences et similitudes entre le candidat à la présidentielle de 2012 et celui à la présidence de l’UMP.

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Nicolas Sarkozy : apaisé ou énervé pour son retour ?

La bête de scène est de retourA l’instar des meetings qu’il donnait lorsqu’il était un acteur majeur de la politique française, Nicolas Sarkozy est récemment apparu vif et même incisif. Au cours des deux réunions publiques qu’il a animées à Lambersart (Nord-Pas-de-Calais) et à Saint-Julien-les-Villas (Aube), l’ancien président a en effet rivalisé de mouvements vifs. Une gestuelle qui l’a souvent caractérisé par le passé. Au point que Barack Obama avait même déclaré à Paris Match en 2008 qu’il était "impressionné" par cet "homme énergique". Redevenu la bête de scène qu’il était jusqu’à sa défaite face à François Hollande en 2012, l’ex-locataire de l’Elysée semble ainsi bien décidé à faire entendre sa voix. Fort d’être sorti du bois dans lequel il s’est tapi pendant deux ans, il semble d’ailleurs être revenu avec tout un lot d’idées.

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Des propositions aux airs de déjà-vuEn partie présentées cette semaine au cours d’une longue interview accordée auFigaro Magazine, celles-ci ne sont pourtant pas aussi novatrices qu’elles ont en l’air. En effet, les propositions qu’il a exposées ont non seulement un air de programme présidentiel mais également un air de déjà-vu. Parmi elles, figurent notamment le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, lequel avait déjà été mis en place pendant son mandat, le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 63 ans, lui aussi déjà évoqué en mai 2010 ou encore la création d’une "zone économique à fiscalité harmonisée" entre la France et l’Allemagne, laquelle avait déjà été exposée il y a quatre ans. "Je vais changer le nom du parti, mettre en place une nouvelle organisation", a également annoncé le champion de la droite au cours d’une précédente interview au Journal du Dimanche. Ce qui, sans conteste, promet une véritable petite révolution rue de Vaugirard.

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"Faire quelque chose qui ne s’est jamais fait""Ce soir nous allons essayer ensemble de faire quelque chose que ne s’est jamais fait et qui manque profondément à la politique française. On va échanger", a par ailleurs déclaré Nicolas Sarkozy aux militants UMP venus l’écouter jeudi soir à Saint-Julien-les-Villas, rapporte Le Parisien. Assurant vouloir parler avec son "cœur" et se livrer à un véritable exercice de "transparence", l’ancien président a cependant oublié que son idée n’était pas si nouvelle que cela. Cela "ressemble furieusement à la démocratie participative prônée par Ségolène Royal en 2007", souligne en effet le quotidien. Un concept que la ministre de l’Ecologie a même récemment repris pour nommer le projet de loi du gouvernement en préparation sur l’Energie : "loi sur la consultation énergétique".

"Fasciné" par ce qu’aucun président de la Ve n’a réussi avant luiNicolas Sarkozy pourrait toutefois, et sans aucun doute, être novateur, s’il réussissait ce que jamais aucun président de la Ve République n’a réussi à faire avant lui : revenir à l’Elysée après avoir essuyé un premier échec. Une idée qui aurait déjà fait son chemin chez l’ex-président, lequel serait même "fasciné" par ce défi, croit savoir Christelle Bertrand, auteure de Chronique d’une revanche annoncée (éd. Du Moment). Mais pour l’heure, il maintient encore le suspense autour de ses intentions.

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