Education sexuelle : Civitas prise en flagrant délit de mensonge © Capture d'écran/Civitas
L'association Civitas a été prise en flagrant délit de mésinformation en diffusant des clichés d'un cours d'éducation sexuelle. Vendue comme s'étant déroulée en France, celle-ci aurait eu lieu en réalité au Canada.

La main dans le sac. Après avoir arpenté les rues parisiennes aux côtés de groupuscules néo-nazis, l’association catholique intégriste Civitas, très attachée aux valeurs chrétiennes et tout aussi engagée dans les nombreux débats sociétaux, a de nouveau fait parler d’elle. Elle a profité de la vive polémique entourant le débat sur la théorie du genre pour tenter de tirer, elle aussi, son épingle du jeu au sujet de l’éducation sexuelle au risque de flirter avec la désinformation.

En effet, le 10 février dernier, un photomontage d’une femme donnant un cours d’éducation sexuelle a été publié sur le site Internet de l’organisation. Les méthodes pédagogiques employées durant ce cours de lycée sont pour le moins insolites. On peut y voir un professeur utilisant des accessoires en faisant des poses lubriques. Le commentaire "Voilà l’éducation sexuelle enseignée à nos enfants !" agrémente le tout. De quoi alimenter encore un peu plus le tollé généralisé et l’incompréhension planant autour de ce débat. 

Vivement relayée par les réseaux sociaux, les photos ont fait l’objet d’expertises par les médias. Avec cette question : ont-elles été véritablement été prises en France ? Selon Debunkershoax, site spécialisé dans la "démolition de l’intox et rumeurs des extrêmes droites", les clichés n’ont en rien été pris dans l’Hexagone, mais bel et bien de l’autre côté de l’Atlantique, au Canada. Pour preuves : les lettres "HIV/AIDS", acronymes anglais du VIH et du sida, et l’identité de la conférencière, Carlyle Jansen tenancière d’un sex-shop et conférencière connue dans le pays pour organiser des conférences auprès des lycéens.

Celles-ci, par leur caractère très illustré, ont pour vœu de prévenir autant des maladies sexuellement transmissibles que d’informer sur les divers questionnements liés à la sexualité et au plaisir. Chou blanc, donc, pour l’association, dont la crédibilité risque fort de se voir amoindrie.

Civitas répond

Voyant le tollé arriver de concert avec le discrédit, l’organisation a tenté de rectifier le tir, non sans veiller à continuer de défendre tant bien que mal son point de vue. "Quelques médias du système ironisent parce que Civitas diffuse des photos prises au Canada et non en France. C’est vrai que quelques jours nous ont été nécessaires pour situer précisément l’endroit où ont été prises ces photos. Nous n’avons pas les moyens des médias du système", peut-on ainsi lire dans la version remaniée de l’article d’origine.

"Et pour en revenir à ces photos, qu’elles soient prises dans une école canadienne n’enlève rien au problème. Ces photos ne sont pas truquées. Elles illustrent les dérives auxquelles mènent ces cours d’éducation sexuelle".