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Le gouvernement souhaite encadrer la venue des travailleurs détachés, ces travailleurs européens qui viennent travailler en France mais qui ne sont pas soumis à la réglementation française, ce qui leur permet de proposer des tarifs plus attractifs.

© abacapressVoilà un sujet qui remporte l’adhésion de l’ensemble de la classe politique. La question des travailleurs détachés sera discutée ce mercredi en Conseil des ministres, où Michel Sapin va présenter un « plan de lutte » contre cette pratique autorisée au sein de l’Union européenne, et qui permet aux travailleurs étrangers, issus d’un des pays membres de l’UE, de venir travailler en France sans être toutefois soumis à la législation française, ce qui leur permet de pratiquer des tarifs plus attractifs. Ils seraient ainsi entre 150 000 et 300 000 travailleurs détachés dans l’Hexagone, en particulier dans le BTP.Mettre fin aux abusFrançois Hollande avait demandé à ses ministres la semaine dernière de se pencher sur la question pour lutter contre les abus, en particulier des travailleurs venus de l’Europe de l’Est. Dans un premier temps, le gouvernement devrait renforcer les contrôles menés par l’Inspection du Travail et rendre plus aisée les actions en justice. Mais l’objectif est de réviser la directive européenne de 2006 qui autorise cette pratique afin de mieux l’encadrer. Au niveau européen, la question sera à l’ordre du jour du Conseil des ministres des 9 et 10 décembre prochain.Une directive trop floue« Il faut revoir cette directive, il faut vraiment l'adapter, car il y a beaucoup de destructions d'emplois liées à cette directive en France, dans les petites structures » a déclaré ce mardi la président du Medef Pierre Gattaz. Initialement prévue pour limiter les abus en matière de salaires et contraindre les employeurs à payer les travailleurs détachés au même tarif que les travailleurs nationaux, cette directive ne dit rien en revanche sur les règles à appliquer en matière de droit du travail ou de charges sociales, et est donc aujourd’hui appliquée au détriment des entreprises et salariés nationaux.