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"Les enfants nés de parents étrangers en situation régulière ne peuvent pas obtenir la nationalité française de manière automatique. Ils doivent en faire la demande", a estimé mardi Jean-François Copé. Des propos qui ne sont pas sans rappeler le programme du FN en 2012.

© abacapressLe FN en avait fait l’un des points phares de son programme en 2012. Un an et demi après la victoire de François Hollande et alors que l’affaire Leonarda fait actuellement polémique, le président de l’UMP a proposé mardi de réformer le droit du sol. Selon Jean-François Copé, "les enfants nés de parents étrangers en situation régulière ne peuvent pas obtenir la nationalité française de manière automatique. Ils doivent en faire la demande". Fort de ces propos, il a par ailleurs annoncé que son parti présentera une proposition de loi visant à réformer la politique d’immigration d’ici la fin de cette année. Une décision qui aurait été votée à "l’unanimité" par une trentaine de fillonistes et copéistes, a par ailleurs assuré le président du parti d’opposition.

"Le modèle actuel ne fonctionne plus"Mais alors que par cette annonce, l’UMP semble s’avancer sur le terrain du Front National, Jean-François Copé a tenu  à préciser qu’ "il ne s'agit pas de remettre en cause le droit du sol. Mais quand on est né en France de parents étrangers en situation irrégulière, on n'a pas vocation à y rester et il n'est pas possible d'obtenir la nationalité française". Selon lui, "la politique actuelle d’immigration (…) ne fonctionne plus" et la France se retrouve désormais "secouée par la montée des tensions communautaristes gravissimes d'un côté, de l'extrême droite de l'autre".

Suppression de l’AME, modalités d’obtention du RSA,… tout ce que Copé veut changerLe président de l’UMP a poursuivi en assurant que "seule l’UMP peut apporter une solution". Pour ce faire, Jean-François Copé propose un "nouveau modèle" basé sur quatre piliers. Le premier consiste ainsi en la réorganisation de Schengen pour "exclure les pays ne contrôlant pas leurs frontières". Le second vise, quant à lui, à "lutter sans faille contre l'immigration illégale qui est aujourd'hui adossée sur des filières mafieuses extrêmement bien infiltrées en France" tandis que le troisième doit veiller à ce que " la France cesse d'être le pays le plus attractif socialement en Europe pour les immigrés". Pour y parvenir, le maire de Meaux (Seine-et-Marne) préconise  de supprimer " l'AME (Aide médicale d'État) sauf cas d'urgence", mais aussi de faire en sorte que  la CMU (Couverture maladie universelle) et le RSA ne soient plus obtenus qu’après un certain nombre d’années de cotisation. "Dix ans pour le RSA", a détaillé Jean-François Copé. Enfin, il souhaite "réussir l'assimilation de ceux qui sont en France, en luttant pour la laïcité et contre le communautarisme".

Et si l’UMP semble bien décidé à réformer le droit du sol, la manière dont il compte s’y prendre n’a pas échappé au Parti socialiste. Taxant Jean-François Copé de reprendre "la ligne du Front National", Bruno Le Maire, le chef de file des députés PS a estimé que ce projet de réforme était "une proposition d’apprenti sorcier".