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Manuel Valls est en Corse pour deux jours. Une visite sous haute tension pour le ministre de l'Intérieur, qui appelle à combattre les mafias qui gangrènent l'île, mais qui reste ferme alors même que le FLNC se dit prêt à reprendre les armes. Un style qui rappelle parfois celui d'un certain Nicolas Sarkozy.

© abacapressManuel Valls est depuis lundi en Corse, où il effectue une visite de deux jours pour y discuter institutions, sécurité et économie, le ministre devant signer la troisième et dernière partie d’un plan d’investissement de 537 millions d’euros. Une visite dont le ministre de l’Intérieur a profité pour réaffirmer sa volonté de lutter contre le sentiment d’insécurité qui règne sur l’île de beauté. « Les Corses sont les premières victimes de la violence et des mafias » a estimé Manuel Valls, qui a appelé les élus « à se mobiliser ».

« On ne peut pas détricoter la République »
L’occasion aussi pour le locataire de la place Beauvau de rappeler, alors que l’assemblée territoriale s’est prononcée en faveur d’une coofficialité du Corse et du Français, que la langue française, « la  République et ses valeurs ne sont pas négociables ». « Il y a une langue dans la République c'est le Français, c'est inscrit au cœur de la Constitution, on ne peut pas détricoter la République » a rappelé Manuel Valls. « Le Français n’est pas négociable ». Une attitude ferme que le ministre de l’Intérieur entend bien garder, mais qui ne plaît pas à tout le monde. Le FLNC vient en effet de se dire prêt à reprendre les armes, dénonçant « l’attitude ultra jacobine de la France ».

Manuel Valls, un air de Nicolas Sarkozy ?
Une attitude qui n’est pas non plus sans rappeler le style de Nicolas Sarkozy quand il était lui-même ministre de l’Intérieur. Manuel Valls vient d’ailleurs de se faire gentiment taper sur les doigts par François Hollande, le président rappelant subtilement à son ministre que c’est lui qui commande. « Il fait du bon travail et il sait que c’est toujours le président de la République qui décide » a déclaré François Hollande dans La Provence, en réponse aux propos du ministre de l’Intérieur qui confiait il y a quelques jours : « Je fais de la politique, je suis ambitieux (…) Si, demain, on me proposait d'autres responsabilités, je les assumerais, bien évidemment. J'ai toujours pensé que j'avais la capacité d'assumer les plus hautes responsabilités de mon pays ». Une intervention présidentielle qui rappelle elle celle de Jacques Chirac, remettant Nicolas Sarkozy à sa place en 2004. « Je décide, il exécute » avait-il alors déclaré.