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Du compte courant à la garantie de nantissement, le livret A est un véritable couteau suisse patrimonial.

© AFPEn février, la collecte nette (dépôts - retraits) du Livret A s’est assagie. Après un mois de janvier exceptionnel (8,21 milliards d’euros), elle est retombée à 1,51 milliard d’euros, d’après les chiffres publiés voici quelques jours par la Caisse des dépôts et Consignations (CDC).

Malgré la baisse de sa rémunération nette de 2,25% à 1,75% depuis le 1er février dernier, les fonds placés sur le Livret A, frôlent 260 milliards d’euros, ce qui confirme son statut de placement vedette.
Cette popularité, du Livret A est liée à ses caractéristiques traditionnelles : servir un rendement, modique mais net de tout impôt, l’Etat garantissant la sécurité et la liquidité du placement. Outre ces qualités, le livret A, peut aussi remplir des missions patrimoniales d’appoint.

Un bon parachute fiscal
C’est d’abord un bon parachute fiscal car il permet de faire prospérer près de 30 000 euros dans une sorte d’oasis. Plus la tranche marginale d’un contribuable augmente et plus l’attrait de cette oasis se renforce.

Depuis le début de l’année et à de rares exceptions, les revenus du capital sont en effet taxés comme les revenus du travail (+ 15,5% de charges sociales). Le relèvement du plafond des livrets réglementés permet de soustraire davantage de capital à l’impôt. C’est tout bénéfice.

Le livret A est ensuite un bon allié si vous êtes à la recherche d’un crédit à la consommation. Avec votre accord, le banquier peut "nantir" votre livret A. Avec cette sécurité, la banque aura alors la possibilité de récupérer une partie des fonds prêtés sur votre Livret en cas d’incident de crédit majeur. En retour, ce nantissement vous permettra de négocier au mieux.

Un compte courant rémunéré
Le Livret A est enfin un placement totalement liquide qui peut parfaitement jouer un rôle de compte rémunéré de base gratuit. Il est possible d'y effectuer des versements et des retraits à tout moment, sans pénalité.

Le plafond, porté à 22 950 euros depuis le 1er janvier 2013, suffit largement à couvrir les besoins de trésorerie de la plupart des épargnants. Par ailleurs, l'ajout des intérêts au 31 décembre peut porter la valeur du livret au-delà du plafond réglementaire.

A condition d’être ouvert à la Banque Postale, le Livret A est utilisable pour le versement des prestations sociales ou le prélèvement des factures (électricité, gaz, etc). Une carte de retrait peut y être couplée afin d’effectuer des retraits auprès des distributeurs de l’établissement. Attention il ne s’agit pas d’une carte de payement et l’obtention d’un chéquier est impossible.

Ne pas oublier les dates de rémunération
Le rendement du livret est parfois inférieur – mais pas toujours – à celui des comptes rémunérés de certaines banques (3% et plus). Mais, les fonds sont rétribués dès le 1er euro, les titulaires n’étant pas tenus de souscrire à des offres de services complémentaires packagés.

Pour utiliser un livret A comme un compte rémunéré,  vous devrez tenir compte du calcul de la rémunération, effectué par quinzaine et versé en fin d’année. Ainsi, c’est tous les premiers et le 16ème jour du mois, que le montant déposé sur livret est évalué, ce qui joue sur sa rémunération.

Il est donc préférable d’effectuer des retraits en début de quinzaine et déposer des fonds en fin de quinzaine. Attention à ne pas oublier les dates de valeur : un virement sortant pourra être porté à J - 1 (date de l’opération  - 1 jour ouvré) contre  J + 1 (date de l’opération + 1 jour ouvré) pour les opérations à l’actif du Livret.