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Une semaine après avoir décidé de mettre Nicolas Sarkozy en examen et au terme de plus de deux ans de travail, les juges bordelais ont clos l'instruction du dossier Bettencourt. La prochaine étape de cette affaire devrait avoir lieu d'ici quatre mois.
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Trois juges, dix-neuf mises en examen et plus de deux ans de travail. L’enquête sur l’affaire Bettencourt est terminée depuis jeudi. Les trois magistrats bordelais chargés d’instruire ce dossier, Jean-Michel Gentil et ses deux collègues, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont en effet "estimé que l'information (l'enquête, ndlr) était terminée". Le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud a annoncé  qu’ils ont "communiqué le dossier de la procédure" au parquet, et qu’ils en ont avisé "les 12 mis en examen, les 5 parties civiles et leurs avocats". Transmise à Bordeaux le 17 novembre 2010, l’affaire a connu des rebondissements spectaculaires avec la mise en examen de l’ancien chef d’Etat Nicolas Sarkozy la semaine dernière et les récentes menaces de morts reçues par les trois magistrats en charge de l’instruction du dossier. 


Jugement ou non-lieu
La prochaine étape aura donc lieu d’ici quatre mois environ. Alors qu’entre-temps, chacun aura encore pu faire des demandes procédurales qui pourraient entraîner des rebondissements, le parquet annoncera en effet qui doit être jugé et qui doit bénéficier d'un non-lieu. Les juges peuvent toutefois passer outre ces réquisitions. Et tandis que deux volets de cette affaire avaient déjà été clos – l’un concernant un possible trafic d'influence et impliquant l'ex-homme de confiance de Liliane Bettencourt Patrice de Maistre et l'ancien ministre et trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy Eric Woerth, l'autre visant l'enregistrement et la publication de conversations privées chez Mme Bettencourt – la partie achevée jeudi concernait les malversations présumées commises aux dépens de l’héritière du groupe l’Oréal. L’entourage de  cette dernière considère qu’elle souffre d’une faiblesse psychologique depuis 2006.

Dernier à avoir été mis en examen dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a, quant à lui, annoncé jeudi qu’il suspendait tout recours contre la décision des trois magistrats. Une annonce qui fait notamment suite aux menaces reçus par ces derniers.