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Les crimes et délits ont explosé sur un an, annonce le Figaro, qui en délivre les statistiques. Le ministère de l'Intérieur réplique en dénonçant une manipulation des chiffres.

 
© abacapressLes chiffres de la délinquance pour le mois d'octobre sont "catastrophiques" pour Le Figaro. Le mois dernier, les violences (presque 44 000 faits) ont augmenté de près de 9 %, et même de 24,9 % en zone gendarmerie – sur comparaison entre octobre 2012 et octobre 2011.

Les atteintes aux biens, cambriolages et autres vols (presque 190 000 faits) ont crû, dans le même temps, de 8 % et les infractions économiques et financières (presque 29 000 faits) de près de 18 %, rapporte le journal.

Violences crapuleuses et crime organisé
Dans le détail, les violences crapuleuses, pour acquérir un bien, ont grimpé de 8,5 %, les effractions de résidences principales et secondaires de 16,4 %, celles commises dans les locaux commerciaux de 17,9 %. Quant à la criminalité organisée, celle qui commet les faits par définition les plus graves, comme les vols à main armée, elle augmente de 7,4 %.

Beauveau conteste
Le ministère de l'Intérieur a cependant dénoncé mardi 13 novembre des chiffres de la délinquance "ne correspondant pas à la réalité". Si les chiffres ne sont pas contestés, l'Intérieur dénonce en revanche  une "instrumentalisation" et annonce une réforme à venir de l'appareil statistique "pour le rendre totalement transparent".

"En fixant à l'avance aux policiers et aux gendarmes des objectifs normés de baisse de la délinquance dans leur territoire d'affectation et en indexant l'évaluation personnelle des responsables, et parfois certaines de leurs primes, sur ces indicateurs, le gouvernement précédent a favorisé certaines évolutions artificielles des chiffres ne correspondant pas à la réalité", assure le ministère de l'Intérieur.

Réformer les statistiques
Par ailleurs, poursuit le ministère, les "dispositifs de modernisation de l'appareil statistique ont été constamment et prudemment retardés ou repoussés, en raison des bombes à retardement statistiques qu'ils comportaient, au détriment de l'intérêt des usagers".

Pour l'Intérieur, "la sécurité des Français ne doit souffrir d'aucune instrumentalisation". Le ministère ajoute que Manuel Valls "propose de réformer l'appareil statistique pour le rendre totalement transparent" en associant "le Parlement, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), les inspections générales, l'Insee et les meilleurs experts".