AFP
Les restaurateurs et les hôteliers n'hésitent pas, eux non plus, à se servir des nouvelles technologies, pour espionner leurs clients.

Les hôtels et les restaurants tirent eux aussi parti de l'avancée des nouvelles technologies. Comme l'explique Le Figaro, si depuis longtemps, le personnel hôtelier a pris l'habitude de rassembler des données sur ses clients dans un fichier intitulé "cardex", la gastronomie s'en empare également,.

Les restaurateurs et les hôteliers, souvent dans des établissement de luxe, n'hésitent pas à "googler" leurs clients pour pouvoir leur rendre un service de bonne qualité. 

Ce type de pratique permet aussi de vérifier si le client est fiable. S'il commande un produit qui coûte cher, "il est important de vérifier si le client est fiable et paiera effectivement sa commande", explique Denis Courtiade, directeur du restaurant Alain Ducasse au Plaza Athénée et fondateur de l'association Ô Service. Ces techniques permettent aussi de mettre certains clients sur liste noire, si par exemple ils n'honorent pas leurs réservations.

A lire aussi : Aspirateurs, jouets coquins, smartphones... ces objets connectés qui nous espionnent 

Des pratiques presque inquiétantes

Aux États-Unis, Danny Meyer le directeur du The Modern et du Green River à New York révèle que la pratique est très courante et peut aller très loin : "les gens vivent des vies très publiques. Si vous avez un profil sur les réseaux sociaux, vous dites beaucoup de choses sur vous-même. Nous avons parfois des clients dont nous avons lu la biographie avant même qu'ils nous rendent visite". 

Cette tendance à récolter des données sur ses clients ne touche pas seulement les amateurs de gastronomie lambda, elle concerne également les critiques comme le révèle Élodie Piège, directrice générale du groupe Jean-François Piège et du Grand Restaurant, deux étoiles à Paris : "les critiques gastronomiques sont aussi trahis lorsqu'ils nous fournissent leurs numéros de téléphone : dans notre logiciel de réservation, celui-ci est automatiquement relié à une fiche qui nous permet d'identifier à qui il appartient". Auparavant, les critiques utilisaient des faux-noms et même dans certains cas des déguisements.

Avec l'accumulation des données et l'informatisation de celles-ci, se pose la question de la loi et de la protection de ces données. Il y a encore du travail à faire dans ce domaine. "En aucun cas ces renseignements ne doivent être rendus publics, pour le moment il n'y a pas de jurisprudence connue", raconte un spécialiste du droit alimentaire, Jean-Paul Branlard.