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La maire PS de Lille a signé mercredi dans Le Monde une tribune très virulente à l'égard de l'exécutif. Une salve qui a fait couler beaucoup d'encre et fait réagir François Hollande et Manuel chacun à leur manière. 

Martine Aubry n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Mercredi dans Le Monde, la maire PS de Lille a en effet signé une tribune assassine dans laquelle elle s’attaque à l’action menée par François Hollande et Manuel Valls. Un texte qui a beaucoup fait réagir dans les sphères médiatique et politique, excepté les deux principaux intéressés. En effet, au moment où nous écrivons ce papier, le président ne s’est toujours pas exprimé. Depuis la sortie de ce brûlot, le chef de l’Etat est demeuré étrangement silencieux. A Lima (Pérou) où il se trouvait mercredi, François Hollande n’a fait aucune allusion à la violente charge de Martine Aubry. "Il est hors de question que le président réponde de l'étranger à une tribune", avait prévenu son entourage, tandis que le palais présidentiel invoquait une "exigence des Argentins", rapporte Le Figaro.

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"L'Élysée ne semble pas avoir vu venir le coup. Mardi soir, alors qu'il rencontrait à Lima, au Pérou, la communauté française, Hollande ignorait visiblement la sortie prochaine de la tribune assassine", croit de son côté savoir Le Parisien. "Alors qu'il refuse très rarement de s'exprimer sur la politique intérieure, y compris depuis l'étranger, François Hollande s'est d'ailleurs appliqué à fuir la presse toute la journée de mercredi", ajoute Le Figaro qui précise également que son entourage a tenté de minimiser l’impact de la bombe lâchée par la socialiste : "Je crois que cette tribune ne lui fait ni chaud ni froid, assure un autre invité du président. C'est plutôt Aubry qui se ridiculise dans cette affaire. Elle apparaît comme la mauvaise perdante de la primaire de 2011".

"Le Premier ministre est un bagarreur qui veut en découdre"Mais si François Hollande se mure dans le silence, Manuel Valls, lui, se réjouit de cette tribune et ce, alors qu'il y était particulièrement visé. "Contre toute attente, Manuel Valls est en effet ravi, écrit Europe 1 sur son site (...) Le Premier ministre est un bagarreur qui veut en découdre. Pas tant par goût de la castagne ou de la provocation, mais bien parce que le locataire de Matignon estime que l'affrontement avec Martine Aubry sera salutaire". En effet, le texte de la maire de Lille va dans le sens du chef du gouvernement et accentue sa fracture avec la gauche. "Manuel Valls reste certes loyal. Mais se distinguer lui permet de se préparer au cas où François Hollande renoncerait à être candidat à sa propre réélection", indique par ailleurs la radio.

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