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Dans son livre "La France pour la vie" sorti en librairie lundi, Nicolas Sarkozy a quelques peu remodelé l'histoire à sa façon. Un comble pour son très attendu "livre-vérité".
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"L’erreur est humaine et donc coutumière", écrit Nicolas Sarkozy à la page 73 de son livre "La France pour la vie", sorti en librairie lundi. L’ancien président est indubitablement humain, au vu des erreurs présentes dans son fameux "livre-vérité". On peut y trouver cinq "maladresses" où le président des Républicains refaçonne l’histoire.

Obama Vs Bush ?

Cette fameuse page 73 recèle l’une des meilleures coquilles de l’œuvre. L’ex-chef de l’Etat y évoque, entre autres, l’initiative de Barack Obama d’inviter son prédécesseur Georges Bush aux obsèques de Nelson Mandela. Une décision remarquable selon lui, au vu de la violence de la campagne qui les a opposés en 2008. "J’avais été impressionné par la décision de Barack Obama d’inaugurer lui-même la Fondation pour la liberté de son prédécesseur George Bush. Et pourtant la campagne entre eux avait été d’une rare violence." Le fait est qu’ils ne se sont jamais affrontés puisque Bush ne pouvait plus se représenter après son second mandat. Barack Obama avait en réalité fait campagne contre John McCain.

L’implication deVincent Bolloré

Nicolas Sarkozy ne s’arrête pas là. Il évoque ensuite ses relations avec le milliardaire Vincent Bolloré et notamment l'escapade sur son fameux yacht qui lui a valu le surnom de président "bling-bling".

Ici, l’ancien président affirme que "Vincent Bolloré n'avait aucun contrat avec l'Etat". Affirmation fausse puisqu’une filiale de Bolloré, SDV logistique, a obtenu des marchés publics auprès de différents ministères avant l’élection de Nicolas Sarkozy grâce à des appels d'offres.

Il faut rendre à Chirac …

Dans son livre, l’ancien chef d’Etat revendique ensuite un rôle majeur dans l’installation du centre Pompidou à Metz : "Lorsque nous avons supprimé un tiers des emplois militaires de la Moselle, j’avais promis à la ville de Metz une activité économique de substitution (...) Nous leur avons offert bien mieux avec ce magnifique musée”. Or ce projet a officiellement été lancé en 2003 pendant le mandat de Jacques Chirac. Quatre ans avant l’élection de Nicolas Sarkozy et cinq ans avant la suppression desdits postes militaires. Encore loupé.

Il ne cède pas à la rue… ou presque

Nicolas Sarkozy affirme n'avoir "jamais cédé à la rue". Pourtant, alors qu’il soutenait le rapport Attali qui prévoyait notamment d’augmenter le nombre de taxis, ces derniers ont violement manifesté et l’ex-président avait finalement fait marche arrière.

La bourgeoisie oubliée

Enfin, le président des Républicains affirme dans son "livre-vérité" "n'avoir jamais appartenu à une forme de bourgeoisie". Ce serait oublier que dans un documentaire diffusé en 2008 sur Canal +, la mère de Nicolas Sarkozy rappelait que son fils a grandi dans les quartiers chics de la capitale: "Il vivait dans un hôtel particulier dans le XVIIe avec un grand-père chirurgien et une mère avocate. C'était tout de même pas l'horreur, faut pas exagérer !" modérait-elle.