Election présidentielle : ceux qui ont lâché Sarkozyabacapress
A l'approche de l'élection présidentielle, les soutiens à François Hollande se multiplient… parmi d'anciens membres de gouvernements de droite !  Voici la liste de ceux qui ont "lâché" Nicolas Sarkozy en faveur du candidat socialiste. 
Sommaire

Corinne Lepage

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressCorinne Lepage a été ministre de l’Environnement de 1995 à 1997. 

Celle qui n’a pas pu se présenter à l’élection présidentielle faute de parrainages est claire : "Je ne veux pas la réélection de Nicolas Sarkozy. J'appelle donc à voter François Hollande" déclare-t-elle au journal Le Monde

 "Je reste une centriste, persuadée qu'il faudra travailler avec des majorités différentes" précise néanmoins l’ancienne ministre. 

Jean-Jacques Aillagon

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress"Le 22 avril prochain, je voterai François Hollande" a annoncé Jean-Jacques Aillagon dans les colonnes de Libération

Cet ancien ministre UMP de la culture (2002-2004) justifie cette "rupture avec ce que fut (son) camp" par la nécessité d’une alternance en politique. "Cela fait dix ans que la France n'a pas eu de gouvernement de gauche […] la démocratie ne gagne rien à s'enkyster dans la domination trop longue d'un parti". 

Ce qui reprend en écho le slogan du candidat socialiste : "le changement c’est maintenant". 

Crédit photo : ©Alain Meilland/Wikimedia

Fadela Amara

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressFadela Amara, la fondatrice de Ni putes ni soumises, a été secrétaire d’Etat à la Politique de la ville de 2007 à 2010. Dans une interview à Libération mardi 17 avril, elle annonce qu’elle soutiendra François Hollande qu’elle décrit comme "un ami" car elle pense qu’il est "le plus intelligent à gauche". 

Sur Twitter, Christine Boutin la fustige en écrivant : "Fadela, tu me fais honte". 

Martin Hirsch

© abacapressSymbole de l’ouverture, Martin Hirch a été Haut-commissaire aux solidarités actives en 2007 dans le gouvernement Fillon. Malgré cela, le créateur du RSA reste fidèle à la gauche et annonce dans le journal Le Monde qu’il soutient François Hollande. 

"J'ai l'intention de voter pour François Hollande, qui a bien voulu me demander régulièrement mon avis depuis un an sur les questions de jeunesse, de pauvreté (…), autant de sujets-clés à mes yeux" déclare-t-il. 

Nicolas Sarkozy a réagi à cette déclaration sur France Inter : ""Pendant trois ans, il a mis en oeuvre la politique du gouvernement, il n'a jamais exprimé la moindre contradiction avec la politique du gouvernement. Aujourd'hui, il fait le choix de François Hollande, c'est son droit" a-t-il déclaré en ajoutan toutefois : "Est-ce que c'est le moment ? Est-ce que c'est parfaitement élégant ? C'est un problème qu'il faudra poser à Martin Hirsch. Moi, je n'ai rien à dire". 

Crédit photo : © Matthieu Riegler/Wikimedia

Brigitte Girardin

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressDans un communiqué adressé à l’AFP, Brigitte Girardin écrit : "Souhaitant mettre fin à une politique qui, pendant cinq ans, a affaibli notre pays, a divisé les Français et a remis en cause la politique pour l'outre-mer que j'avais mise en place entre 2002 et 2005, mon vote personnel se portera sur François Hollande dès le premier tour". 

L’ancienne ministre de l'Outre-mer et proche de Dominique de Villepin précise cependant qu’il ne s’agit pas  "d'un quelconque ralliement au candidat socialiste".

Crédit photo : ©Maya-Anaïs Yataghène/Wikimedia

Azouz Begag

© abacapress© abacapress© abacapressAzouz Begag a été ministre de la Promotion de l'égalité des chances du 2 juin 2005 au 5 avril 2007 dans le gouvernement Dominique de Villepin avant de se tourner vers le MoDem. 

Aujourd’hui, Azouz Begag déclare qu’il va voter pour François Hollande lors de l’élection présidentielle : "Je ne suis pas socialiste, j'ai voté Hollande aux Primaires. Je voterai Utile-Hollande dimanche, le seul capable de battre Sarkozy le 6 mai". 

L’ancien ministre de Jacques Chirac dénonce également "dégâts qui ont été causés à la République" selon lui, par Nicolas Sarkozy, le mercredi 18 avril sur France Inter.  

"Qu'est-ce que l'efficacité ? C'est faire partir Nicolas Sarkozy et retrouver la France qu'on aime" a-t-il déclaré, définissant également le candidat socialiste comme "l'anti bling-bling". 

Le clan Chirac

© abacapress© abacapress© abacapressLa vidéo de Jacques Chirac qui déclarait en juin dernier qu’il voterait pour François Hollande a marqué les esprits. Même si l’ancien président a plaidé "l’humour corrézien" on peine à y croire, tellement il était crédible. 

Jean-Luc Barré, co-auteur des Mémoires de Jacques Chirac a même enfoncé le clou sur BFT TV "Il y a une dizaine de jours quand je l'ai vu, il m'a dit qu'il voterait François Hollande". 

Pourtant  le bureau de l'ancien chef d'Etat s’est adressé l'Agence France Presse pour une mise au point : "Personne n'est habilité à s'exprimer au nom de Jacques Chirac, qui ne fera aucune déclaration publique dans le cadre de ce scrutin" dit-on.  

Pourtant l’ex-conseiller de Jacques Chirac, Hugues Renson s’est rendu à Vincennes pour le meeting de François Hollande, tout comme l'ancien judoka Thierry Rey, père du  petit-fils de l’ancien président. 

Chantal Jouanno

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressL'ancienne ministre de l'Ecologie (2009-2010) puis des Sports (2010-2011) n'a pas déclaré qu'elle rejoindrait la "team  Hollande" mais a quand même vidé son sac lors d'une interview donnée à 20minutes. "J'ai eu des oppositions violentes avec Nicolas Sarkozy, notamment sur la taxe carbone. Il m'avait alors traînée dans la boue. Ou du moins désavouée violemment" raconte-t-elle, en rpécisant : "Après Amara et Hirsch, j'ai aussi des raisons personnelles d'être contre Nicolas Sarkozy, mais je voterai pour lui car il est le seul à oser". 

Les réactions

© abacapress© abacapress© abacapressTous ces ralliements font du bruit, à gauche comme à droite. 

Interrogé mercredi sur France Inter, François Hollande préfère rester modeste à ce sujet : "Je suis toujours sensible à ce que des intellectuels, des économistes puissent considérer que ce que je propose est cohérent et peut donner une réponse à notre pays", a-t-il déclaré. 

François Bayrou, lui, n’hésite pas à user de sarcasmes : « Dans les Pyrénées, les bergers connaissent très bien ça avec les troupeaux lorsque la saison change. On appelle ça la transhumance. Et là c’est exactement la même chose » plaisante-t-il sur France Info, avant d’ajouter "On ne peut pas bâtir l'avenir d'un pays avec des gens qui sont un moment ici et un moment là. Ce dont ont a besoin pour bâtir l'avenir d'un pays, c'est de loyauté, d'engagement, de gens qui ont des idées arrêtées, fortes, enracinées".

Même réaction pour Jean-Pierre Raffarin. L’ancien Premier ministre s’interroge sur Twitter : « L'éthique gouvernementale ne devrait-elle pas imposer un devoir de fidélité, ou de réserve, vis-à-vis du Président sous lequel on a servi ?". 

De son côté, le ministre chargé des Affaires européennes Jean Leonetti dénonce carrément des « trahisons» : "Begag, Girardin, Amara, Hirsch, Lepage: combien de trahisons? Combien de divisions? Ils ne représentent qu'eux-mêmes". 

Rama Yade elle non plus ne mâche pas ses mots. "Moi aussi j'aurais pu rompre, mais je suis fidèle à ma famille politique" déclare-t-elle tout en ajoutant, à propos de Martin Hirsch et Fadela Amara :  "Quels opportunistes : c'est maintenant qu'ils se rappellent qu'ils ont été socialistes ?". Avant de conclure : "Ce qu'ils font est dégueulasse !".