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La rentrée est à peine démarrée que le cahier de correspondance d'Emmanuel Macron est déjà bien rempli. Le mois de septembre commence de manière plomblée pour le chef de l'Etat…
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Emmanuel Macron face à la démission de Nicolas Hulot

La rentrée 2018 d’Emmanuel Macron a du plomb dans l’aile. Le chef de l’Etat affronte un mois de septembre marqué par plusieurs dossiers brûlants, de la démission de Nicolas Hulot à sa polémique sur les "Gaulois réfractaires au changement". Planet fait le point.

L’exécutif a beau faire honneur à son bilan et rester droit dans ses bottes, le départ de Nicolas Hulot est un coup dur. Le chef de l’Etat qui avait fait sien le slogan "Make the planet great again", va devoir trouver un remplaçant à son désormais ex-ministre très médiatique. L’affaire est d’autant plus corsée que Nicolas Hulot est parti en claquant la porte et pas vraiment sur un mot d’adieu. L’ancien monsieur Ushaïa reproche au gouvernement de ne pas faire de l’écologie une priorité.

A ce premier départ d’une recrue de la société civile s’ajoute la menace d’un autre du même acabit, celui de Stéphane Bern. Missioné pour aider à la sauvegarde du patrimoine, il a récemment poussé un violent coup de gueule contre les moyens qui lui sont alloués, insuffisants selon lui pour mener à bien la tâche confiée. "Je suis arrivé la fleur au fusil et maintenant je vois toutes les attaques contre le patrimoine, y compris au sein du gouvernement. […] Si tout cela n’est qu’un effet d’annonce, je partirai. Je ne veux pas être un cache-misère", a-t-il ainsi déclaré.

Emmanuel Macron fâche "les Gaulois"

Si la démission de Nicolas Hulot a mobilisé nombre de rédactions et suscité des éditions spéciales, elle a été suivie d’un autre buzz, signé cette fois Emmanuel Macron lui-même. En voyage officiel au Danemark la semaine dernière, le président de la République a de nouveau taclé les Français depuis l’étranger. A propos des Danois, il a notamment déclaré qu’il s’agissait d’"un peuple luthérien qui n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement".

En conférence de presse, le président a par la suite assuré qu’il s’agissait d’un trait d’humour, redisant son amour pour "la France et les Français". Il a d’ailleurs jugé la polémique qui a suivi sa déclaration "hors contexte".

Les syndicats qui étaient justement reçus à Matignon peu après cette déclaration pour discuter de la retraite et de l’assurance-chômage, entre autres, ont plutôt ri jaune.

Emmanuel Macron : une cote de popularité dans le rouge

Difficile pour Emmanuel Macron de parader dans la cour de récré. En matière de popularité, cette rentrée 2018 est synonyme d’un important revers pour le chef de l’Etat. Selon le baromètre mensuel BVA-Orange pour RTL et La Tribune, le président affiche désormais 34% de bonnes opinions. C’est le plus bas niveau depuis le début de son quinquennat.

La portion de Français ayant une mauvaise opinion d’Emmanuel Macron est en hausse de 7 points à 66%. "Sur le plan politique, Emmanuel Macron semble pâtir d'un discrédit politique lié à la démission de Nicolas Hulot autant que d'une remobilisation de l'opposition sur fond d'affaire Benalla', explique l’institut de sondage.

Dans cette même enquête réalisée au lendemain et au surlendemain de la démission de Nicolas Hulot, 28% des personnes trouvent la politique de l’exécutif "juste".

Emmanuel Macron face à au prélèvement à la source : l’impôt lui coûte

Ira, ira pas ? L’indécision de l’exécutif quant à la mise en place du prélèvement à la source en janvier 2019 fait l’objet de critiques de la part de l’opposition. C’est d’ailleurs ce mardi que doit se tenir à l'Elysée une réunion décisive en la matière.

Le gouvernement ne cache plus ses hésitations quant à l’impact d’une baisse faciale de revenu sur la fiche de paie, d’autant qu’une note interne dévoilée ce week-end par Le Parisien fait état de problèmes par centaines de milliers. Sur des millions certes.

Au-delà des questions de l’impact et de la bonne mise en place de cette réforme, les hésitations qu’elle suscite illustrent un cafouillage au sein de l’exécutif. Gérald Darmanin, le ministre en charge de sa mise en place défend bec et ongle le changement alors qu’Emmanuel Macron semble plus hésitant. Le président se lance jusqu'à la mi-septembre pour prendre une décision.