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Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé ce jeudi le coprésident du Parti de gauche, poursuivi par Marine Le Pen pour injure. En 2011, Jean-Luc Mélenchon avait qualifié la présidente du Front national de "fasciste".

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Après l'affaire des faux-tracts, Jean-Luc Mélenchon remporte de nouveau son bras de fer avec le Front national. Le coprésident du Parti de gauche a été acquitté ce jeudi par le tribunal correctionnel de Paris. Le tribun avait été poursuivi par Marine Le Pen pour injure. Invité, le 5 mars 2011, à réagir sur un sondage donnant Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon avait déclaré sur i>Télé : "Tout ça est une guignolisation de la vie politique, absolument invraisemblable. Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d'avoir un fasciste à sa tête ?".

Un terme à caractère politique

Le tribunal a précisé que "si le terme 'fasciste' peut prendre une connotation outrageante quand il est utilisé en dehors de tout contexte politique ou s'il est accompagné d'autres termes dégradants, il est, en revanche, dépourvu de caractère injurieux lorsqu'il est employé entre adversaires politiques sur un sujet politique. Dans un tel contexte, il se situe "dans le cadre d'un débat d'idées et d'une polémique sur la doctrine et le rôle d'un parti politique, sur lesquels Jean-Luc Mélenchon pouvait légitimement faire valoir son opinion (...) sans dépasser les limites autorisées de la liberté d'expression en la matière", a jugé le parquet. Face à la plaidoirie de Jean-Luc Mélenchon qui soutenait, lors d'une audience en mars dernier, que le terme "fasciste" correspond au terme "extrême droite", l'avocat de Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just, avait répliqué en accusant le président du Parti de gauche d'associer les valeurs du Front national au nazisme, terme équivalent au fascisme selon le magistrat.

Un réquisitoire jugé toutefois insuffisant par le juge qui a décidé de statuer en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Son avocate, Raquel Garrido, s'est félicitée du verdict : "Toute la politique du FN qui consistait à vouloir faire taire les journalistes, ses adversaires politiques a échoué". De son côté, Wallerand de Saint-Just a indiqué que sa cliente allait faire appel de ce jugement.

Une affaire similaire attend Marine Le Pen, l'opposant cette fois à l'animateur Laurent Ruquier. En 2011, dans son émission On n'est pas couché, celui-ci avait présenté deux images jugées injurieuses par le parti – l'une représentant l'arbre généalogique de Marine Le Pen sous forme de croix gammée, l'autre la caricaturant en étron sous le titre : "La candidate qui vous ressemble". Le verdict sera prononcé, le 22 mai, par la 17 ème chambre du tribunal correctionnel de Paris.