Valérie Pécresse : quel est son programme pour 2022 ?AFP
Elle a triomphé de Xavier Bertrand, Michel Barnier, Philippe Juvin et Eric Ciotti : c'est bel et bien Valérie Pécresse qui représentera la droite en 2022. Avec quel programme ?
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Il y en a un qui doit bien se mordre les doigts ! Après des mois passés à se présenter comme le candidat naturel de la droite, Xavier Bertrand a finalement dû s'incliner devant Valérie Pécresse. L’ancienne ministre de l’Enseignement Supérieur - qui s’est également occupé du Budget - de Nicolas Sarkozy a triomphé de tous ses rivaux et sera finalement la première femme à représenter la droite de gouvernement à l’élection présidentielle. Connue notamment pour son caractère "méthodique", elle est dépeinte comme une "bosseuse", une femme "structurée". Elle-même aime à se présenter comme "au barycentre" de sa famille politique, en capacité de rassembler "toutes les sensibilités" de la droite. Potentiellement jusqu’à Emmanuel Macron, affirme la "dame de faire" autoproclamée, qu’elle veut dépouiller des électeurs de droite partis en quête de libéralisme économique.

Mais avec quel programme ?

Présidentielle 2022 : pour Valérie Pécresse, Emmanuel Macron a "cramé la caisse"

Avant même d’être investie candidate de la droite de gouvernement, Valérie Pécresse a enchaîné les assauts. Jugeant que le chef de l’Etat a "cramé la caisse", elle s’est notamment approprié les sujets économiques et sociaux… Mais pas que, rappelle BFMTV sur son site. Elle a aussi, au fur et à mesure d’excursions dans tout ou presque des régions du pays, eu l’occasion de s’exprimer sur la "fierté française" qu’il conviendrait selon elle de restaurer, sur l’immigration ou sur son projet concernant six nouveaux réacteurs EPR. Explications.

Présidentielle 2022 : quel est le programme de Valérie Pécresse ?

Sur l’immigration, la sécurité et la justice, Valérie Pécresse se montre moins radicale que son principal rival, Eric Ciotti, poursuit la chaîne d’informations en continu. Pour autant, elle y consacre tout une partie de son programme, avec plusieurs objectifs simples : limiter les arrivées de migrants ; renforcer la sécurité et donner davantage de moyens à la justice. C’est pourquoi la candidate de la droite propose une loi constitutionnelle visant à "instaurer une immigration choisie avec des quotas par métiers et par pays". Pour réduire le nombre de demandes d’asiles, elle prévoit que la requête soit adressée depuis le pays de départ, de sorte à ne pas permettre l’arrivée sur le sol français si ceux-ci devaient finalement être déboutés. En outre, elle souhaite également l’expulsion de tout clandestin "représentant une menace grave". Exception faite de celles et ceux encore dans l’attente d’un jugement.

Valérie Pécresse milite également pour le recrutement de 3 000 juges, 3 000 greffiers et 2 000 procureurs. Elle estime nécessaire d’investir jusqu’à 9 milliards dans les tribunaux de France et veut alimenter à force d’un milliard d’euros par an les forces de l’ordre. Il s’agit, en effet, de moderniser régulièrement leur équipement… Rien d’étonnant, puisque l’armement des policiers municipaux deviendrait obligatoire dans toute commune de plus de 5 000 âmes. De la même façon, elle milite en faveur de l’utilisation de drônes dans les manifestations et souhaite voire la reconnaissance faciale mise en place à l’entrée des transports en commun.

Par ailleurs, la candidate LR se prononce pour le recul de l’âge de la majorité pénale, qui tomberait à 16 ans seulement. Elle veut également faire de l’apologie du terrorisme - ou de tout signe de radicalisation islamique supposé, comme la discrimination envers les femmes - un motif de révocation ou de licenciement.

Valérie Pécresse : quel programme économique pour 2022 ?

Le programme économique de Valérie Pécresse est également connu. Il repose avant toute chose sur le recul de la dépense publique, a-t-elle fait savoir. Elle a ainsi fait savoir qu’elle comptait entamer son mandat par "quatre grandes réformes de structure pour baisser les dépenses et diminuer la pression fiscale". Voici le projet qu’elle entend défendre devant les Françaises et les Français :

  • La retraite à 65 ans
  • La dégressivité des allocations-chômage
  • La "dé-bureaucratisation" du pays
  • La décentralisation et le lâcher-prise de l’Etat sur l’économie, la suppression des doublons

Cela passe selon elle par la suppression de 150 000 postes de la fonction publique dans ce qu’elle appelle "l'administration administrante", indique RTL sur son site. Tout cela dans le but de "ramener la dette en 2027 au niveau actuel" et réaliser "45 milliards d’euros d’économies, auxquelles [elle] ajoute 15 milliards de recettes de privatisation". Et elle de poursuivre : "L’Etat n’a pas vocation à rester actionnaire minoritaire d’entreprises concurrentielles".

Pour autant, la femme de droite prévoit aussi un volet protecteur sur le plan économique : elle envisage une hausse de 10% des salaires nets de tous les travailleurs percevant moins de 3 000 euros par mois. Elle souhaite aussi revoir la politique familiale en permettant la défiscalisation des donations tous les six ans, pour un montant maximum de 100 000 euros et l’amélioration d’un certain nombre d’aides pré-existantes. Il s’agit, selon elle, de renforcer la natalité dans l’Hexagone.

Ecologie, santé… le projet de Valérie Pécresse pour 2022

Valérie Pécresse s’est aussi exprimée sur d’autres sujets, tels que l’éducation, l’écologie ou la santé. Elle estime ainsi que la France fait face à "un défi climatique colossal" et entend fixer "en priorité" l’objectif de zéro carbone d’ici 2050. "Il faut marcher sur les deux pieds : les énergies renouvelables et le nucléaire, car on arrivera pas à se passer du nucléaire", a-t-elle ainsi  précisé.

Sur le plan sanitaire, la candidate Les Républicains dit vouloir recruter 25 000 soignants de plus en cinq ans et mettre en place une dotation de "lutte contre la désertification sanitaire". 

Enfin, sur le plan scolaire, Valérie Pécresse dit vouloir augmenter le nombre d’heures dédiées à l’enseignement du Français ainsi que des mathématiques. Elle milite aussi pour l’instauration d’un examen d’entrée en sixième et la création d’une "réserve éducative nationale", essentiellement composée de retraités.