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Lors de ses voeux à la presse, Manuel Valls a comparé la situation actuelle des banlieue à celle de l'apartheid.

Ce mardi 20 janvier, le Premier ministre adressait ses vœux à la presse dans le contexte particulier des événements tragiques qui ont touché la France au début du mois. Dans son discours aux journalistes, le chef de Matignon a adopté un ton grave et a utilisé des termes forts pour qualifier la situation. Ainsi, il a assuré qu’existait en France "un apartheid territorial, social et ethnique".

Une expression lourde de sens qui résulte selon lui des "maux qui rongent notre pays". Considérant que les "stigmates" des émeutes de 2005 étaient "toujours présent", Manuel Valls a pointé "la relégation péri-urbaine, les ghettos" menant à l’installation "d’un apartheid territorial, social, ethnique, qui s’est imposé à notre pays".

"Apartheid" : un terme cher à Manuel Valls

Comme de nombreux observateurs l’ont remarqué, ce n’est pas la première fois le Premier ministre compare la France avec l’ancien régime sud-africain. Évoquée dans un ouvrage en 2005, cette expression sera réutilisée en 2009 lorsqu’il décrit la ville d’Evry dont il était le maire pour une émission de télévision. "Ce qui a tué une partie de la République, c’est évidemment la ghettoïsation, la ségrégation territoriale, sociale, ethnique, qui sont une réalité.Un véritable apartheid s’est construit, que les gens bien pensants voient de temps en temps leur éclater à la figure, comme ça a été le cas en 2005, à l’occasion des émeutes de banlieues" disait-il alors comme l’ont repéré nos confrères du Lab.

De surcroît, Le Scan du Figaro rappelle que Manuel Valls s’était une autre fois servi de cette expression au cours d’un débat organisé à l’université Dauphine en 2009. Évoquant là encore les émeutes de 2005, Manuel Valls déclarait alors : "Nous pouvions parler des problèmes que nous connaissons, notamment de l'apartheid territorial, social, ethnique et religieux qui existe dans nos quartiers". Soit l’identique formule qu’il a repris aujourd’hui dans son discours.