Le président de la République ne saurait se contenter de ces seules fonctions, si importantes puissent-elles être. Et pour cause ! Emmanuel Macron a également la charge d'une petite principauté, vieille de plus de 1200 ans.
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Emmanuel Macron attendu à Andorre : il est le coprince du pays

C’est dans cette petite principauté engoncée entre la France et l’Espagne que le président de la République a rendez-vous. Emmanuel Macron est en effet attendu à Andorre ce vendredi 13 septembre 2019 et devrait normalement arriver dans la soirée du jeudi, rapporte le journal local Sud-Ouest. Ce petit pays, coincé dans les Pyrénées mesure 468 km², ce qui en fait l’un des moins grands d’Europe — et même du monde. D’après The World Factbook 2019, l’étude publiée chaque année par la CIA et qui porte sur les différentes nations de la planète, il se classe 196ème sur 258. Au total, poursuit l’agence, il comptait 85 708 habitants en juillet 2018.

Pour autant, la visite du chef de l’Etat - qui a gardé son programme secret pour l’heure, indique L’Indépendant - est loin d’être anodine : l’Andorre fait partie de ces territoires dont Emmanuel Macron est garant. Comme tous les présidents de la Vème République il en est, de facto, le coprince.

Il n’est donc pas le seul à administrer cette petite nation, coincée entre la Catalogne et la France. L’autre coprince n’est autre que l’Evêque d’Urgell, archevêque ad personam depuis le 19 mars 2010, Monseigneur Joan-Enric Vives i Sicília. Comme le stipule la Constitution de la principauté (article 43 (1)), les deux coprinces incarnent tous deux la plus haute représentation de l’Etat dont ils sont, conjointement et de manière indivise le chef. Ne sont coprinces que l’actuel Evêque d’Urgell et l’actuel président de la République Française. 

L’histoire qui lie la France et ses dirigeants à la principauté est ancienne : elle remonte au traité de paréage entre l’Evêque d’Urgell, vassal du comte de Barcelone, et le comte de Foix, lui même vassal du souverain français, signé en 1278 explique le juriste espagnol Jorge Robinat Elias dans son livre El obispo de Urgel, coprincipe de Andorra. L’ouvrage, publié en 1991, revient notamment sur le passé commun de la France et d’Andorre.

Par la suite, Andorre fut rattaché au Royaume de France à plusieurs reprises. Ce fut le cas avant la Révolution Française, puis de nouveau après l’abolition de la royauté. Une tradition qui, visiblement, a perduré jusqu’à la Vème République. Preuve en est, en 1967 le général de Gaulle, lui aussi coprince d’Andorre, y annonça la construction du tunnel d’Envalira, rappelle France Bleu.

Emmanuel Macron, coprince d’Andorre : que va-t-il y faire ?

Le président de la République est devenu citoyen andorran du jour où il a été élu. Il a reçu un passeport, qu’il pourra conserver jusqu’à la fin de sa mandature.

D’ici là, il a décidé - comme tous ses prédécesseurs avant lui, de se rendre dans la principauté au moins une fois. Seul Georges Pompidou, tombé malade, n’avait pas pu faire le déplacement, rappelle France Bleu

Pour l’essentiel, poursuit la radio locale, ces visites demeurent très protocolaires. Emmanuel Macron, qui logera dans un hôtel de la principauté et non à l’ambassade de France, devrait donc traverser l’ensemble du pays et visiter les sept paroisses qui composent cette nation perdue dans les Pyrénées.

Au sein de la principauté, certaines et certains attendent d’ailleurs le locataire de l’Elysée avec impatience. C’est le cas notamment des militantes féministes qui se battent pour le droit à l’avortement. 

“En Andorre il y a une politique de la peur très dure, quasiment moyenâgeuse. Mais tout cela reste invisible aux yeux de l’Europe. Nous, on veut qu’Emmanuel Macron s’implique, donne son avis. Il a un pouvoir direct sur la loi en Andorre. S’il s’engage en notre faveur alors que peut-être ici les femmes auront enfin le droit d’avorter”, souligne Vanessa Mendoza Cortes, militante andorrane, dans les colonnes de RTL.

A la frontière, d’autres encore comptent bien échanger avec le président. Le maire de Porta, une petite commune du sud de la France s’agace notamment du nouveau dessin de la bordure extérieure française...