C'est en tout cas la question posée par un reportage diffusé mercredi soir au JT de France 2, consacré au fonctionnement de l'Assemblée nationale, et plus particulièrement à son coût. Un sujet qui a aussitôt suscité de vives critiques dans l'hémicycle.

Mercredi soir, une enquête du JT de France 2 était consacrée au coût de fonctionnement de l’Assemblée nationale, avec en négatif cette question : les parlementaires sont-ils trop payés ? Un reportage qui n’a pas été du goût des principaux intéressés, qui n’ont pas manqué d’en débattre dès la reprise des discussions sur le texte de loi relatif au mariage pour tous. Marc Le Fur, député UMP des Côtes d’Armor a ainsi, sous couvert d’un couvert d’un rappel au règlement, taxé le service politique de France 2 de s’être « livré à un certain antiparlementarisme ». Claude Bartolone a également dit « regretter » la diffusion d’un tel reportage sur une chaine publique. « Ceux qui pensent qu'on peut faire fonctionner la démocratie sans qu'elle ait un coût sont des populistes » a déclaré le président de l’Assemblée.

Dans son reportage, France 2 présente le poste de fonctionnaire à l’Assemblée comme « l’un des derniers fromages de la République », chiffres à l’appui. L’Assemblée nationale emploie ainsi 1 250 fonctionnaires dont le salaire moyen s’élève à 7 800 euros. Un huissier en fin de carrière par exemple, dont la mission est essentiellement d’assurer l’ordre dans l’hémicycle ou de « faire le facteur » entre les députés, gagne 5 000 euros bruts par mois. Mais les 24 plus hauts salaires émargent eux à 17 500 euros, deux d’entre eux atteignant même les 20 000 euros. A titre de comparaison, le président de la République gagne lui 15 000 euros ^par mois, un ministre 10 000 euros.

Mais le plus surprenant, relève le reportage, c’est l’attribution de primes, comme la prime d’heures supplémentaires par exemple, versée lorsque les parlementaires sont appelés à siéger plus longtemps ou de nuit, comme c’est le cas actuellement avec le débat sur le mariage pour tous. Une rémunération qui paraît jusque là justifiée, si ce n’est que, selon le reportage, cette prime est versée à tous les membres d’une équipe dès lors que l’un d’entre eux seulement est présent. Des sommes qui sont donc versées que le parlementaire soit là physiquement ou non. Ces primes, fixées en toute liberté par les questeurs, échappent de plus à tout contrôle, l’Assemblée brandissant le principe d’indépendance.

Voici le reportage diffusé sur France 2