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Une bombe à retardement. Le premier mandat d’Emmanuel Macron avait été marqué par le mouvement des Gilets jaunes, durant lequel des milliers de Français avaient manifesté chaque samedi partout en France. Si la mobilisation avait fini par s’étouffer, certains sont prêts à lui redonner vie et c’est une crainte du gouvernement à l’approche du 19 janvier, premier jour de manifestations contre la réforme des retraites.
Le gouvernement marche sur des oeufs
Comme l’explique La Dépêche, l’exécutif craint que la colère des Français soit attisée par un faux-pas du côté du gouvernement, une bourde ou une petite phrase qui passerait mal. Cité par le quotidien, un ministre explique : "Depuis la crise des Gilets jaunes nous regardons tout comme un risque d’embrasement potentiel. L’Elysée n’a pas besoin de nous dire de ne pas ajouter d’irritants, on le sait très bien". Une autre affirme que le gouvernement a "tout fait" ces derniers mois pour ne pas "agacer les Français", confinés en pleine pandémie de Covid-19, puis durement frappés par l’inflation.
Marcher sur des œufs ne suffira pas, car de nombreux Français sont en colère et Matignon le sait que trop bien. Selon La Dépêche, il y a trois sujets qui pourraient faire basculer la manifestation de jeudi en un mouvement de plus grande ampleur.
- L’état des transports parisiens : des millions de Franciliens prennent le RER ou le métro chaque jour et font face à des retards ou des arrêts de service depuis plusieurs mois. Une situation stressante et difficilement concevable alors que le prix du Pass Navigo vient d’être augmenté…
- La suppression du timbre rouge et de la tournée quotidienne du facteur : La Poste procède à deux changements ces derniers mois et ils ne sont pas forcément au goût des usagers.
- Les zones à faibles émissions : dans certains territoires, on craint que leur mise en place attise la colère des automobilistes, au point qu’un élu local de droite explique que ça pourrait devenir "une usine à Gilets jaunes".
À ces trois sujets s’ajoute, selon les ministres, l’identité même d’Emmanuel Macron. L’un d’eux explique au quotidien que "la parole présidentielle accentue toutes les critiques". Un constat qui pourrait être un problème majeur alors que l’exécutif tente de faire comprendre le bienfondé de sa réforme des retraites.