Nommé ministre de l’Intérieur il y a bientôt trois semaines, Bruno Retailleau continue de détailler sa feuille de route et remet à l’ordre du jour le sujet explosif de la réforme de l'aide médicale d'État.
Bis repetita. Le premier mandat d’Emmanuel Macron a été marqué par le mouvement des Gilets jaunes, le second le sera-t-il également ? Ces dernières semaines, les syndicats ont réussi à mobiliser des centaines de milliers de Français contre la réforme des retraites portée par le président de la République et sa Première ministre Elisabeth Borne. Allongement de la durée de cotisation, âge de départ à 64 ans… Les points de contestation sont nombreux. Pourtant, c’est une décision politique qui semble avoir mis le feu aux poudres ces derniers jours, celle de recourir à l’article 49.3 de la Constitution.
Réforme des retraites : les syndicats débordés ?
Comme l’explique le journal Les Echos, plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu dans différentes villes de France ces derniers jours, certains finissant dans la violence, comme ce fut le cas dans Paris. Rennes, Marseille, Nantes, Lille… À Dijon, des poupées à l’effigie d’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont même été brûlées. Les permanences de plusieurs élus à l’Assemblée nationale ont été vandalisées, au point qu’Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance au Palais-Bourbon a demandé une protection renforcée des députés concernés auprès du ministère de l’Intérieur.
Faut-il s’attendre à une renaissance du mouvement des Gilets jaunes ? À celui de Nuit Debout ? Cité par Les Echos, le gouvernement explique qu’il est "trop tôt pour dire s’il y a des similitudes", car "tout cela reste très incertain et personne ne peut dire sur quoi ça peut aboutir". Le mouvement va-t-il se radicaliser ? Interrogé par Ouest-France, le politologue Christian Le Bart, qui a écrit un livre sur le mouvement des Gilets jaunes, a expliqué : "Avec un gouvernement qui reste sourd et des médiateurs syndicaux qui n’arrivent pas à obtenir satisfaction, le scénario d’un durcissement et d’un débordement des syndicats devient possible". Du côté de l’Élysée, on est déjà en vigilance maximum…
Réforme des retraites : la peur du gouvernement
Le gouvernement craint-il un retour des Gilets jaunes ? Selon Le Parisien, Emmanuel Macron demanderait à ses collaborateurs d’être informé "de tous les points chauds" : "Je veux savoir ce qu’il se passe partout où il y a des débordements". Les manifestations de ces derniers jours ont concrétisé le scénario redouté par le gouvernement, celui "d’une crise politique relayée par une colère de la rue en cas de déclenchement du 49.3", précise le quotidien. Pour un parlementaire, la sentence est implacable : "On était sur un baril de poudre et on a allumé la mèche".
Auprès du Parisien, des proches d’Emmanuel Macron se rassurent comme ils peuvent, expliquant que "ce n’st pas la même histoire, ni le même contexte, ni les mêmes personnes". Un ministre affirme également ne pas croire "à un mouvement social massif dans la durée". Pourtant, des rassemblements de Gilets jaunes sont déjà prévus dans les tout prochains jours…
Réforme des retraites : des débordements "inéluctables" ?
Le gouvernement veut croire à un mouvement isolé, mais des rassemblements de Gilets jaunes sont d’ores et déjà prévus à Paris et dans toute la France.
- Mardi 21 mars
- Vendredi mars
- Samedi 25 mars
- Samedi 1er avril
- Samedi 8 avril
En cas de rejet de la motion de censure, débattue ce lundi à l’Assemblée nationale, le gouvernement craint de nouvelles scènes de violence qui, selon des membres de l’Exécutif, sont "inéluctables". L’intersyndicale, de son côté, appelle à une nouvelle journée de grève jeudi 23 mars, mais les syndicats parviendront-ils à contenir ce mouvement plus sauvage, alors qu’ils étaient rejetés par les Gilets jaunes il y a cinq ans ?