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Le président de Debout la France, dont le parti a fait 3,81 % aux dernières régionales, a une nouvelle fois refusé toute alliance avec le Front national. 

Nicolas Dupont-Aignan y croit dur comme fer : un espace politique est disponible entre la droite symbolisée par Les Républicains et les souverainistes du Front national. Plus souverainiste que les premiers, mais moins extrêmes que les seconds, le président de Debout la France (DLF) croit trouver sa place entre les deux et offrir une alternative politique. Une attitude symbolisée par le slogan du petit parti souverainiste : "ni système ni extrême".

"Il y a deux partis qui veulent tourner la page : le FN et DLF"

Invité sur France 2 jeudi, celui qui se revendique du général de Gaulle a répété son intention de ne pas s’allier avec le Front national, et ce alors que les deux partis ont quasiment le même programme. "Je ne me suis pas vendu à Sarkozy, je ne vais pas me vendre à Le Pen.", a-t-il déclaré, en réponse à Florian Philippot. "Pourquoi ne pas travailler avec les patriotes en dehors du Front national ? (...) C'est une question que je me suis toujours posée", avait effectivement lancé le vice-président du FN le 14 décembre dernier.

"Il y a deux partis qui veulent vraiment tourner la page en France aujourd'hui : ce sont le Front national et Debout la France. Pour autant, je suis gaulliste, patriote - mais un patriote qui ne veut pas l'excès. (...) Monsieur Philippot veut nous absorber, il veut le monopole.", s’est agacé le maire d’Yerres (Essonne).

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"Je peux rassembler des gens du FN, des Républicains et des socialistes"

Sur le plateau de BFMtv, le même jour, le président de DLF a précisé : "Quand vous regardez la structure de notre électorat, ce sont des centristes, ce sont des modérés de droite et des modérés de gauche." Ajoutant, rassembleur : "Je peux rassembler des gens du Front national, des Républicains et des socialistes. Parce qu'il y a un patriotisme qui émerge en France (…) Et il y aura le choix entre le Front national, Debout la France et puis tous les autres qui vont finir leur queue de comète mais ça va prendre du temps parce qu'ils s'accrochent comme des moules aux rochers."

Nicolas Dupont-Aignan veut donc mener sa barque seule, sans alliances, enfin presque. Durant l’été, il avait fait un appel du pied à Jean-Pierre Chevènement, ancien président du MRC. Récemment, selon L’Obs, le président de DLF a été aperçu en train de discuter avec Jean-Luc Mélenchon. Mais pas sûr que l’ancien leader du Front de gauche soutienne Nicolas Dupont-Aignan : en septembre, il avait refusé un colloque en compagnie du président de DLF, arguant que celui-ci était un peu trop nationaliste à son goût.

Des scores en hausse aux dernières élections

Le souverainiste n’a donc pas beaucoup de marges de manœuvre, pris en tenaille entre un Front national qui ne cesse de prendre du poids et Les Républicains, qui ont retrouvé une certaine forme après les régionales. Le salut de Nicolas Dupont-Aignan ne peut venir donc que des déçus, ceux au FN qui jugent le parti trop extrême, et ceux aux Républicains qui estiment que l’esprit gaulliste a été dévoyé. Mais le président de DLF peut encore espérer, à l’aune de la prochaine présidentielle, convaincre les indécis ou les abstentionnistes qui n’oseraient pas mettre un bulletin "FN". D’ailleurs, en l’espace de cinq ans, le parti a doublé, voire quintuplé ses scores lors des élections intermédiaires, passant de 1,77 % (2009) à 3,82 % (2014) aux européennes et de 0,74 % (2010) à 3,81 % aux dernières régionales.

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