AFP
Gérard Collomb avait tenu ces propos en off, ils sont finalement parus dans la presse. Des déclarations surprenantes pour le premier des macroniens mais qui entrent dans une certaine stratégie...

Gérard Collomb : des propos très surprenant contre Emmanuel Macron

1977. Lyon. Gérard Collomb entre au conseil municipal de la ville et, quatre ans plus tard, est élu député de la deuxième circonscription du Rhône. L’actuel ministre de l’Intérieur est donc en politique depuis plus de 40 ans, incarnation même d’un ‘’briscard’’ du genre. Toutefois gage que les années qui passent n’attaquent en rien la fulgurance ni la capacité à surprendre, celui qui est encore le premier flic de France a surgi par des propos très directs et critiques envers Emmanuel Macron. Rapportés dans La Dépêche, ils sont d’autant plus étonnants qu’ils ont été tenus en off lors d’un déjeuner avec des journalistes et que Gérard Collomb s’est toujours montré très loyal envers le chef de l’Etat.

Dans ces déclarations faites au cours d'un déjeuner avec des journalistes, l'ancien édile de la capitale des Gaules estime que le président court le risque de s'isoler et, que peu peuvent désormais lui parler en toute franchise. Il ne manque pas non plus de tancer la gestion des 80km/h ou l'affaire Alexandre Benalla.  

A lire aussi : Estrosi, Darmanin... Qui pour remplacer Gérard Collomb ?

L’aspect off laisse à penser que le ministre de l’Intérieur a donné son accord pour la publication, mais dans quel but ? Pour l’un des proches de l’édile lyonnais, toujours dans La Dépêche, il n’y a aucun hasard dans ce choix : "Gérard a été élu pour la première fois député en 1981, les messages politiques, il les connaît à la perfection. Lorsqu'il fait sa sortie sur l'humilité sur BFM ou qu'il tient ce genre de propos même off, il sait ce qu'il fait".

Gérard Collomb : vrai avertissement à Emmanuel Macron ou stratégie politique ?

Un vrai avertissement à Emmanuel Macron sur la stratégie actuelle de l’exécutif ? Peut-être mais pas seulement. D’autres éléments éclairent cette sortie de Gérard Collomb sur un plan plus électoraliste, n’en déplaise à certains qui tancent le ministre de l’Intérieur. "Collomb, il a pleuré pour être ministre depuis 1981. Et maintenant qu’il a le job, il flingue ?", s’étonne ainsi un soutien du président.

Pour un proche d’Emmanuel Macron en revanche, cette sortie trouve son sens au regard de l’agenda qui se profile. Il estime, toujours dans Le Monde, que le ministre de l’Intérieur a d’ores et déjà lancé sa campagne pour les municipales. "Gérard prend l’opinion à témoin, montre qu’il prend ses distances, pour être plus libre au cas où le scrutin s’annoncerait difficile", assure-t-il.

Du côté de l’Elysée, ainsi que le relaie Libération, on assure que la séquence avec Gérard Collom est close. Et dont les propos rapportés dans La Dépêche ne seraient qu’un reliquat ?