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Nathalie Kosciusko-Morizet est aujourd'hui revenue sur ses "propos inexacts" quant aux élèves en retard à Mulhouse du fait de la prière matinale.

Ce mercredi 4 janvier, dans un communiqué adressé à l'AFP, Nathalie Kosciusko-Morizet s'est excusée pour les déclarations qu'elle avait tenues lundi, sur BFMTV. Face à Jean-Jacques Bourdin, la vice-présidente de l'UMP avait déploré des cas d'écoliers mulhousiens de confession musulmane en retard à cause de la prière. Des propos qui avaient immédiatement provoqué un tollé, tant leur véracité laissait à désirer.

NKM exprime ses "plus vifs regrets"Dans un communiqué de ce mercredi, NKM exprime ses "plus vifs regrets" à propos de ses affirmations tenues deux jours plus tôt. Il n'en fallait pas moins pour calmer la polémique. "J'ai affirmé publiquement il y a deux jours qu'à Mulhouse certains parents préféraient amener leurs enfants à la prière plutôt que de respecter les horaires de l'école (…) ces propos sont inexacts et proviennent d'une mauvaise interprétation d'une conversation avec le maire de la ville". En effet, à la suite des allégations de NKM, le maire de Mulhouse avait certes confirmé les retards, mais de manière bien plus mesurée. D'après la présidente du groupe UMP au Conseil de Paris, qui aurait dû vérifier ses sources, les enfants ne sont pas concernés par les prières matinales : "je précise donc que contrairement à ce que j'ai déclaré sur la foi de mauvaises informations, seuls les parents sont concernés et aucunement les enfants".

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Des contrevérités qui tournaient à la polémique

Si Nathalie Kosciusko-Morizet est revenue sur ses approximations dans ce communiqué, c'est bien parce qu'elles commençaient à prendre de l'ampleur et à tourner à la polémique. Dans un premier temps, l’Association des musulmans d'Alsace avait démontré, sur BFMTV, le caractère incorrect des déclarations. Puis les politiques, comme Rachida Dati ou Laurence Rossignol, avaient mis en garde contre les imprécisions, en rappelant la nécessité de ne pas se lancer dans des extrapolations. L'Express  a, de son côté, contacté les écoles en Zone d'Education Prioritaire de Mulhouse pour y voir plus clair. Seule une école sur quinze a avoué que ce cas "arrive quelquefois". Dans deux retard sur dix, la prière serait en cause, même si "la plupart du temps ce sont des problèmes de réveil". Les autres écoles ont démenti l'information "fantasmée", d'après le directeur de l'une d'entre elles.

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