Pourquoi l'exécutif a-t-il préféré sacrifier le Nouvel An plutôt que Noël ?AFP
Jeudi 10 décembre 2020, Jean Castex a finalement tranché. Le réveillon de Noël sera préservé, en dépit de la crise sanitaire, mais pas celui du Nouvel An. Explications.
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"On arrive au bout. Il faut faire attention. On a demandé aux gens de couper leurs relations sociales, cela abîme", lance un ministre, inquiet, dans les colonnes du Parisien. A force d'isolement et de mesures sanitaires, il craint, dit-il, "des tensions" et des "fractures" de notre tissu social. C'est que les Françaises et les Français ne pourront probablement pas célébrer le Nouvel An ainsi qu'ils l'auraient souhaité ; sauf à contourner l'esprit général des restrictions imposées par l'exécutif. 

"Il est de notre devoir d'adapter les mesures que nous avions prévu pour le 15 décembre", a rappelé, pour sa part, le Premier ministre. Les objectifs fixés par le président de la République étant de toute évidence inatteignables désormais, le déconfinement annoncé n'aura pas tout à fait lieu. Pas sans certains aménagements, du moins. La situation épidémiologique - le nombre de nouveaux cas quotidiens de coronavirus CoVid-19 est encore deux fois supérieur à celui exigé par Emmanuel Macron - ne le permet pas.

Noël ou le Nouvel An : le gouvernement a dû choisir

Face à ce véritable piège politique, le gouvernement a donc choisi une troisième option. Il lui a fallu trancher entre permettre Noël et annuler le Nouvel An ou l'inverse. Au final, le réveillon du 24 décembre a été préservé et il sera toujours possible de se déplacer partout en France ou de retrouver les siens. Le couvre-feu, qui s'appliquera à compter du 15 décembre, ne sera pas en vigueur ce soir-là. C'est le temps des "fiestas", ainsi que le présentait Olivier Véran, qui a été sacrifié. "Noël n'est pas le Nouvel an. Le Nouvel an n'a pas la même portée culturelle dans notre pays, ça reste un moment festif", avait-il encore expliqué sur LCI. C'est peut-être là tout le problème.

Pourquoi avoir sacrifié le Nouvel An ?

Le caractère festif du réveillon du 31 décembre est, sans doute, l'une des pistes permettant d'expliquer le choix final de l'exécutif.

"Prendre cette décision nous a été particulièrement douloureux", a tout de même tenu à préciser le chef du gouvernement qui, de toute évidence, estimait devoir quelques mots aux Françaises et aux Français.

Il poursuit : "Mon rôle est de vous protéger, quitte à prendre des décisions difficiles". "Noël occupe une place à part dans nos vies et dans nos traditions", ajoute-t-il encore. Plusieurs conseillers, note également Le Parisien, abondent en son sens. "Noël, c'est un format plus petit, ce n'est pas la bringue toute la nuit. Et il y a un attachement plus fort qu'au réveillon du 31", explique l'un d'eux, pour qui il fallait "donner une soupape aux Français".

Réveillon du Nouvel An : attention, vous pourriez être contrôlés

Parce qu'il en est évidemment des qui décideront de contourner ou d'outrepasser les règles, le Premier ministre a aussi tenu à rappeler que le couvre-feu sera contrôlé avec rigueur. Rien de bien étonnant, certes, mais le ministre de l'Intérieur insiste : cela sera aussi le cas pour tous les "rassemblements non autorisés" ou les "fêtes sauvages".

Pour rappel, ne pas respecter les mesures sanitaires expose à une amende de 135 euros, indique le site du service public. "En cas de récidive, vous risquez une amende plus élevée, et même une peine de prison", poursuit-il encore.