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En berne dans les sondages, concurrencé au sein de son parti, et même vilipendé à Neuilly-sur-Seine, le président des Républicains se retrouve dans une position délicate… qui pourrait lui servir.

Même à Neuilly-sur-Seine, la ville qui a vu débuter sa carrière politique et dont il a été maire pendant 19 ans, on ne "supporte plus" Nicolas Sarkozy, selon des témoignages recueillis par BFMtv.

"Je ne revoterais pas pour lui, assure par exemple Marie-Josée, 67 ans. Il s'est épuisé. Il y a eu les affaires etc. Et puis, après un échec, c'est toujours difficile de revenir. Il est devenu obsolète. Il y a une obsolescence rapide des choses, des gens… Il est un petit peu usé, voilà". "C'est le petit Napoléon qui veut remonter sur son trône, explique de son côté Sylvie, la cinquantaine. Autant, j'ai vraiment été obnubilée par lui à un moment donné, autant là je ne le supporte plus. Il a eu cinq ans de présidence et en cinq ans il n'a pas laissé le pays dans de bonnes conditions". 

"C’est le seul qui peut nous faire perdre"

Même dans son camp politique, les concurrents n’ont plus peur se réveiller et de montrer les dents à l’approche de la primaire de novembre qui désignera le candidat des Républicains pour la présidentielle de 2017. Selon l’Obs, Jean-François Copé, revenu récemment sur le devant de la scène, en voudrait au président du parti depuis qu’il a "chargé" JFK devant les enquêteurs dans le cadre de l’affaire Bygmalion. "Je ne lui pardonnerai pas. Je peux vous assurer qu’il me le paiera", aurait-il dit le maire de Meaux devant un parterre de célébrités.

Même le sage Bruno Le Maire n’hésite plus à prendre du galon. Selon l’Opinion, il aurait confié à Eric Ciotti : "Dans les sondages, les courbes vont bientôt se croiser. Avant l’été, je serai deuxième devant Nicolas Sarkozy." Quant à Alain Juppé, il répéterait à qui veut l’entendre que le président des Républicains est dépassé : "Il y a une forme d’usure. Il n’a pas réussi son retour. « Tout mais pas lui », c’est ce que j’entends sur le terrain." Et Hervé Morin, tout nouveau président (UDI) de la région Normandie, de dire pareillement : "Les gens disent : « C’est le seul qui peut nous faire perdre »".

Enfin, d’après un sondage Elabe pour BFMtv, 63 % des Français indiquent ne pas regretter le temps où Nicolas Sarkozy était président de la République contre seulement 10 % qui ont la nostalgie de sa présidence.

Le rôle d ’outsider ne lui déplairait pas

Mais cette situation du "Tous sauf Sarkozy" ne serait pas pour lui déplaire s’il on en croit son entourage. "Il en a connu, des hauts et des bas, dans sa vie ! Mais il n'est jamais aussi fort que lorsqu'il est en difficulté", a déclaré la semaine dernière un ancien ministre au Parisien. "Ce n'est pas plus mal qu'il soit maintenant en situation d'outsider, de challengeur. Ça nous va même très bien !", a même glissé un proche de l’ancien président de la République.

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En attendant, Nicolas Sarkozy – qui n’a toujours pas déclaré sa candidature à la primaire du parti – revient avec un livre pour "rétablir la confiance" entre lui et les Français, qu’il compte aller voir de plus en plus lors de déplacements en province.

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