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Élu samedi dernier avec 64.5% des voix, Nicolas Sarkozy est devenu le nouveau leader de l'opposition. Une nouvelle position qui pourrait finalement arranger les affaires du PS.

C’est Jean-Christophe Cambadélis qui l’a dit, la victoire de Nicolas Sarkozy "est une bonne nouvelle pour la gauche". Selon le patron de Solférino, le retour en politique de l’ex-président est un motif de satisfaction car "le temps de tous contre le PS s’achève" explique-t-il. Il est vrai qu’avec une opposition disloquée suite à la guerre Fillon/Copé puis achevée par le scandale Bygmalion, la majorité manquait d’un adversaire clair vers lequel pourraient converger tous les coups venant de la gauche.

"Un adversaire sur qui taper"

Contacté par Europe 1, Yann Galut, député PS du Cher, confirme la thèse de l’adversaire utile à la gauche. "L'avantage avec lui, c'est que c'est un épouvantail pour la gauche. On a enfin un adversaire sur qui taper !" a-t-il soufflé à nos confrères. Même constat livré par Olivier Faure, lui aussi contacté par la radio, estimant que le retour de Nicolas Sarkozy "va permettre d’organiser la confrontation démocratique". En effet, la puissance de l’anti-sarkozysme permet de mobiliser les différentes sensibilités de la gauche. Ce qui fait d’ailleurs dire à L’Humanité que l’ex-chef d’État joue désormais le rôle "d’épouvantail utile" pour le PS. Mais, en plus de faire office de cible, Nicolas Sarkozy a un autre défaut que compte bien exploiter la gauche.

Le manque d’unanimité dans son camp

Même s’il a été confortablement élu, Nicolas Sarkozy n’a pas connu le plébiscite qu’il convoitait. De surcroît, étaient absents de cette bataille les "gros poissons", ceux qui ont réellement une ambition présidentielle comme Alain Juppé ou François Fillon. Or, il paraît clair que les deux anciens Premiers ministres n’ont pas du tout l’intention de rester sur la touche ni de laisser Nicolas Sarkozy représenter la droite en 2017. Un combat qui s’annonce pour le moins sanglant au regard de la rivalité des protagonistes et de la tentative de mise à l’écart orchestrée par Nicolas Sarkozy dès sa prise de fonction en proposant un "comité d’anciens Premiers ministres" au sein de l’UMP. Proposition vivement critiquée par les intéressés par ailleurs. Pour le PS, voir l'ex-président aux manettes de l'UMP c'est avoir la quasi certitude d'assister à une nouvelle guerre fratricide qui pourra miner la droite.

Ses affaires avec la justice

Le PS pouvait-il rêver mieux qu’un leader de l’opposition mis en examen pour "corruption active", "trafic d’influence actif" et "recel de violation du secret professionnel" ? Si la présomption d’innocence prévaut bien évidemment, l’éventualité de voir Nicolas Sarkozy se faire convoquer par un ou plusieurs juges d’instruction d’ici 2017 est très probable. Un agenda judiciaire qui pourra interférer sur les échéances politiques et ainsi affaiblir l’opposition. Cette particularité a déjà été relevée par Thierry Mandon qui a ironisé sur ce chef de parti qui "devra passer plus de temps avec ses juges" qu’avec ses militants.

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