abacapress
Michel Rocard a la solution pour sortir la France de la crise. Dans un entretien accordé au JDD, l'ancien premier ministre donne son avis sur le chômage, la croissance, le problème de la retraite, et propose des solutions pour régler toutes ces difficultés.

© abacapressLa langue de bois, Michel Rocard ne connaît pas. On se souvient que l’ancien premier ministre avait provoqué quelques remous en août 2011, en pleine affaire DSK, en affirmant que « cet homme avait visiblement une maladie mentale ». Cette fois-ci, il réagit sans censure aux difficultés d’ordre économique et social que le gouvernement doit résoudre. Et pour Michel Rocard « il y a le feu ». Les indicateurs de croissance de la France sont dans le rouge, les chiffres du chômage continuent de grimper, pour l’ancien Premier ministre, il faut prendre des mesures sans tarder. « La première des urgences, c'est de faire baisser le chômage. Comme nous n'avons pas de croissance économique, la seule façon d'y parvenir est de réduire le temps de travail » explique-t-il dans un entretien au JDD. Pour lui la solution se trouve au niveau européen et l’heure est au rééquilibrage.

Contrairement aux idées reçues, ce sont les Français qui travaillent le plus : « 36,5 heures par semaine, contre moins de 33 heures en Allemagne et moins de 31 aux États-Unis » indique-t-il. Pour lui, il faut réduire le temps de travail pour réduire la charge des cotisations sociales des entreprises. « Je dis qu'il faut travailler plus tous collectivement pour gagner plus collectivement, ce qui permettra de réduire un peu la durée de chacun. Si les partenaires sociaux s'en saisissent, Hollande n'ira pas contre » affirme Michel Rocard.

Quant à la question des retraites, l’ancien chef du gouvernement estime qu’il est pour fixé l’âge de départ à 65 ans. « La seule solution est d'allonger la durée de cotisation, d'aller peut-être jusqu'à 43 annuités » estime-t-il. « La réforme Sarkozy a fait passer au forcing les 62 ans... C'est décoratif, cet âge n'est pas une limite physique, ni intellectuelle » déclare-t-il. Pour lui, il faut donc aller plus loin. « Il faut dire la vérité aux Français, le vrai calcul se fonde sur la durée de cotisations, pas sur un droit lié à un âge borné et inutile […] en conséquence, on peut aller jusqu'à 65 ans ».