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Depuis le début de l'année, le président tente de calmer la gronde populaire exacerbée par plusieurs lois controversées. En coulisse, il doit en même temps gérer l'égo de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron.
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La loi El Khomri

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La contestation contre le projet de loi réformant le Code du travail n'en finit plus de prendre l'ampleur. Une pétition signée par plus d'un million de personnes, des manifestations de syndicats et d'étudiants... Le président de la République est de plus en plus marginalisé dans son propre camp politique, la gauche. A tel point que le chef de l'Etat et le Premier ministre ont pris les choses en main en début de semaine, excluant Myriam El Khomri de la réunion de renégociation du projet de loi. 

La commémoration de la guerre d'Algérie

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C'est une polémique dont se serait bien passé François Hollande. En choisissant le 19 mars, jour des accords d'Evian en 1962, mettant fin à la guerre d'Algérie, pour commémorer la fin de cet épisode douloureux de notre histoire contemporaine, le chef de l'Etat s'est mis la droite à dos. 

"Choisir la date du 19 mars que certains continuent à considérer comme une défaite militaire de la France, c'est en quelque sorte adopter le point de vue des uns contre les autres, c'est considérer qu'il y a désormais un bon et un mauvais côté de l'Histoire et que la France était du mauvais côté", a déclaré l’ancien président dans une tribune publiée ce vendredi dans le Figaro.

"Le président de la République, par sa participation aux commémorations du 19 mars 1962, viole la mémoire des anciens combattants, harkis et rapatriés morts pour la France lors du conflit algérien", accuse Marine Le Pen dans Valeurs actuelles.

De même, plusieurs asscoiations d'harkis et certaines organisations d'anciens combattants ont fait savoir leur mécontentement quand à la date choisie.

La déchéance de nationalité

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C'est un nouveau coup dur pour François Hollande. Dans la soirée de jeudi, le Sénat a en effet voté le texte sur la déchéance de nationalité mais en le restreignant au seuls binationaux, contrairement au texte voté par l'Assemblée qui englobait tous les Français. Avec ce vote, on peut dire que la chambre haute enterre cette proposition que François Hollande avait appelée de ses voeux suite aux attentats de janvier à Paris.

Les rivalités internes

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En plus de la grogne sociale et parlementaire, le chef de l'Etat doit composer avec la rivalité entre Manuel Valls et Emmanuel Macron. Selon un membre du gouvernement cité dans le Parisien, "Valls ne peut plus le voir en peinture !" et voulait même "pousser Macron vers la sortie" lors du dernier remaniement, d’après un responsable du PS. En plus de cette guerre d'égo, François Hollande est sous la menace d'une candidature de l'un des deux, au cas où son quinquennat se finirait mal. Ainsi, selon le magazine l’Obs, le ministre de l’Economie serait dans les starting-blocks pour présenter sa candidature en 2017. Le magazine indique même qu’un mouvement pour 2017, à mi-chemin entre le laboratoire d’idées et un parti politique, serait en formation pour peser dans les débats de 2017. Un collectif "Les Jeunes avec Macron" a également été créé, sans doute pour montrer qu’Emmanuel Macron incarne avant tout le modernisme. 

Quant à Manuel Valls, il a, selon Le Figaro, organisé un dîner secret il y a trois semaines avec plusieurs ministres, au cours duquel "il a agité la menace d’un départ de Matignon". Un départ qui n'en serait pas moins stratégique. Interrogée par Francetv Info, une journaliste "habituée de Matignon" affirme que le Premier ministre "constate que François Hollande est démonétisé et il ne veut pas couler avec. Alors il avance ses pions. "Valls se prépare à sortir, il ne veut pas rester à Matignon jusqu’à la fin et être coresponsable du bilan , pense un élu proche du chef de l’Etat cité par Le Monde. Alors il tend au maximum l’élastique pour qu’il finisse par casser. S’il est mis en minorité sur la loi travail, il pourra sortir en disant qu’il n’a pas les moyens de son grand réformisme."

Le menace d'une primaire

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Un bilan plus qu'en demi-teinte, une gauche vent debout, une droite requinquée, un FN annoncé au second tour de la présidentielle... Les nuages d'une défaite pour la gauche en 2017 s'accumulent pour François Hollande, dont la légitimité est plus que remise en question. C'est ainsi que plusieurs voix se sont élevées chez EELV, les communistes et même au Parti socialiste pour réclamer une primaire ouverte, ce qui serait une première dans la Ve République pour un président sortant.