Les immigrés envoyés en zone rural : le nouveau projet d'Emmanuel Macron©Witt Jacques/Pool/ABACAabacapress
Le président de la République a déclaré le 15 septembre qu'il souhaitait une meilleure répartition des étrangers sur le territoire national, notamment dans les espaces ruraux. Décryptage.

Une annonce qui a eu l’effet d’une bombe. Jeudi 15 septembre, le président de la République s’est exprimé face aux préfets. Lors de cette allocution, il s’est prononcé sur le sujet de l’immigration, confirmant son envie d’agir : "un projet de loi relatif à l’asile, donc à l’immigration dans la République, sera déposé début 2023".

À ses yeux, la politique française actuelle sur le sujet est "tout à la fois inefficace et inhumaine, inefficace parce que nous nous retrouvons avec plus d ’étrangers en situation irrégulière que nombre de nos voisins, inhumaine parce que cette pression fait qu’on les accueille trop souvent mal.", a-t-il déclaré.

Ainsi, pour faire face au flux migratoire, Emmanuel Macron a assuré, face aux préfets qu’il était nécessaire de "réformer nos procédures pour pouvoir aller beaucoup plus vite et c'est indispensable", explique-t-il.

Pour cela, il estime donc qu’il faut "différencier les procédures", "accélérer les instructions" et aussi "intégrer beaucoup plus vite et beaucoup mieux celles et ceux qui ont même un titre provisoire par la langue et par le travail".

Mais, lors de ce discours, le chef de l’État a prononcé une phrase qui a particulièrement marqué les esprits et fait couler beaucoup d’encre. En effet, il a plaidé pour une meilleure répartition des étrangers, notamment dans les "espaces ruraux, qui eux sont en train de perdre de la population".

"Les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées", a-t-il justifié, ajoutant que cela pourrait, en plus, empêcher la fermeture de classes dans des écoles ou des collèges de ces zones.

Une réaction qui fait bondir à droite

Face à une telle déclaration, la droite et l’extrême droite se sont empressés de montrer leur mécontentement sur les réseaux sociaux. "Emmanuel Macron souhaite répartir les étrangers en situation irrégulière dans les espaces ruraux. Nous, nous considérons qu’ils doivent repartir chez eux. Incapable d’appliquer la loi, il veut la changer", a ainsi déclaré Marine Le Pen sur Twitter.

Comme son ancienne rivale à la présidentielle de 2022, Éric Zemmour a déclaré à son tour. "Emmanuel Macron le dit haut et fort : le Grand Remplacement est pour lui une nécessité" reprenant ainsi ce concept récurrent dans ses discours. Même son de cloche chez Les Républicains puisque Nadine Morano a également fustigé le "grand remplacement orchestré par l’État".

Pour l’heure, ce projet de loi n’est pas encore d’actualité et devrait donc continuer de faire réagir les représentants politiques de tous bords. Il devrait faire l’objet d’un débat à l’Assemblée Nationale ainsi qu’au Sénat à l'automne 2022.